Marc-André Grondin joue le fils de Gérard Depardieu dans une comédie française actuellement en tournage en France, a appris La Presse. Le bouquet final (des fleurs pour tout le monde) est une comédie signée Michel Delgado, le scénariste de plusieurs succès populaires français.

Marc-André Grondin en fils de Gérard Depardieu, donc. À moins que ce ne soit Gérard Depardieu en père de Marc-André Grondin, car Le bouquet final (des fleurs pour tout le monde) gravite autour du personnage de Gabriel, incarné par l'acteur québécois.

«C'est un musicien qui est pris avec une job qui ne marche pas. Il a un diplôme en marketing, et décide de trouver un boulot. Il se retrouve dans une méga corporation de pompes funèbres. C'est bien payé, mais il doit faire un stage de deux mois au Père-Lachaise, avec Gervais Bron (Didier Bourdon). De là, tout commence», explique Marc-André Grondin.

Le tournage, qui a débuté il y a deux semaines, se poursuivra à Paris jusqu'à la fin du mois de décembre. Entre-temps, Marc-André Grondin aura pour paternel le grand Gégé, comme petite amie, Bérénice Bejo (OSS 117), et comme collègue de travail Didier Bourdon, connu en France depuis Les inconnus.

Ce n'est pas tout: Marc-André Grondin tiendra aussi le premier rôle d'un autre film français, Caméléon, de Jean-Paul Salomé (Belphégor, Arsène Lupin). Le film, en tournage aux États-Unis entre les mois d'avril et juin prochains, s'inspire de la vie d'un usurpateur d'identité français. Le fait d'armes le plus connu de ce mythomane et comédien hors pair est d'avoir réussi à se faire passer pour le fils porté disparu d'une famille américaine.

«Il a vécu pendant deux ou trois mois avec eux. Le FBI a prouvé que ce n'était pas lui, raconte Marc-André Grondin. C'est un beau projet. Sur le film, ce sont tous des Américains. Je suis le seul Français, et le film est tourné seulement en anglais.»

Marc-André Grondin, français? Que ses fans québécois se rassurent, le comédien n'a aucunement l'intention de s'installer en France. Depuis quelques mois, il vit et travaille à Paris (où il peut aisément tromper l'oreille de ses interlocuteurs), mais, souligne-t-il, «ce n'est pas nécessairement un choix. C'est arrivé comme ça».

«À Montréal, je n'ai pas tourné pendant un an et demi après La belle bête (2005). Mais je fume, j'ai un loyer, un cellulaire, un chat, des choses à payer. J'ai fait des choses connexes, j'ai été accessoiriste, assistant de prod, j'ai fait des petites affaires pour la pub, dit-il. J'ai accepté bien des choses qui n'ont pas été financées, comme le projet de Robert Lepage, un projet en Europe qui a flanché. Ça a été une suite de bad luck

Depuis quelques mois, le comédien semble avoir tourné le dos à sa malchance. Il a tourné aux côtés de Cécile Cassel (Les amours d'Astrée et de Céladon) et Déborah François (L'enfant) dans Le dernier jour du reste de ta vie, de Rémy Bezançon, un film où il tient aussi la vedette.

À l'international, Marc-André Grondin a le vent en poupe. Il a terminé il y a un mois le tournage de Guerrilla, le dernier film de Steven Soderbergh, aux côtés de Benicio del Toro, et Demian Bichir. Dans ce film consacré à la révolution castriste, il a incarné - en espagnol! - l'intellectuel français Régis Debray.

«C'était le fun, un beau tournage. Ça s'est bien passé, Soderbergh est quelqu'un de très relax. Il fait des films de 30 millions, mais ça tourne très rapidement. Il sait ce qu'il veut», estime Marc-André Grondin.

Marc-André Grondin semble serein. Au téléphone, il parle cinéma, vie parisienne ou Québec avec une simplicité rafraîchissante. «Je n'aime pas Paris. Si je m'installais en Europe, je m'installerai en Angleterre ou en Belgique.»

Marc-André Grondin espère tourner à nouveau au Québec. «Depuis deux semaines, le téléphone se remet à sonner du Québec. Avant ça, il n'y avait pas grand-chose pour mon âge. Je suis trop vieux pour jouer le fils de mais trop jeune pour jouer les 35-40 ans, dit-il. J'ai envie de tourner au Québec. Tourner à Montréal, ça me ferait plaisir en crisse.»