Le cinéaste franco-suisse Jean-Luc Godard, l'un des papes de la Nouvelle-Vague cinématographique (fin des années 1950-1960), avoue dans une entrevue à paraître jeudi qu'il a volé de l'argent à plusieurs reprises pendant sa jeunesse pour aller au cinéma et financer ses films.

«C'était nécessaire, ou en tous cas ça me semblait nécessaire. J'ai même volé de l'argent à ma famille, pour le donner à (Jacques) Rivette, pour son premier film. J'ai fauché pour voir des films et faire des films», déclare le cinéaste à l'hebdomadaire allemand Die Zeit.

Godard (À bout de souffle, Pierrot le fou) qui doit recevoir samedi à Berlin le Prix du cinéma européen pour l'ensemble de son oeuvre, confie dans cet entretien son peu d'intérêt pour le cinéma contemporain.

«La plupart des réalisateurs et les trois quarts des gens qui recoivent des récompenses à Berlin ne manient la caméra que pour exister, et pas pour voir ce qu'on ne peut pas voir sans caméra. De même qu'un scientifique ne peut pas distinguer certaines choses sans microscope. Ou qu'un astronome ne voit pas certaines étoiles sans téléscope».