Parmi les nombreux films qui prendront l'affiche pendant le temps des Fêtes, il y en a un qui est attendu avec une impatience particulière - Juno, du Montréalais Jason Reitman, qui met en vedette l'actrice canadienne Ellen Page.

Page, originaire de Halifax, incarne une adolescente enceinte malcommode. Certains observateurs croient que sa performance lui vaudra assurément une mise en nomination en vue des prochains Oscars.

Ils commettraient une erreur monumentale s'ils ne tenaient pas compte de sa performance extraordinaire, a écrit Erik Davis, du blogue Cinematical. En bref, elle est irrésistible. Elle capte notre attention dans chaque scène, et il serait difficile de trouver une autre actrice qui aurait pu offrir une performance similaire (ou meilleure) dans ce rôle.

Pour sa part, The Envelope, le blogue cinématographique du quotidien Los Angeles Times, prédit même la victoire de Page pour ce film, qui a été tourné à Vancouver et qui met aussi en vedette l'acteur canadien Michael Cera. Le blogue rappelle que six des 10 dernières récipiendaires de la statuette de la meilleure actrice étaient en nomination pour la première fois.

Reitman était ravi, plus tôt cette année, quand les dirigeants du studio Fox Searchlight ont décidé de devancer la sortie en salles de son film après l'avoir vu. Juno devait à l'origine arriver sur les écrans seulement au printemps 2008.

Parmi les films sombres qui sont attendus ce mois-ci, Juno offrirait un répit apprécié, un peu comme Little Miss Sunshine l'an dernier, estimait Reitman. En effet, les studios américains offrent essentiellement des films sérieux et même lugubres pendant la saison des Fêtes.

Commençons par le sanglant Sweeney Todd, qui met en vedette Johnny Depp, lui-même considéré comme un candidat sérieux en vue des Oscars. Il y a aussi Grace is Gone, une triste histoire avec la guerre en Irak comme toile de fond qui met en vedette John Cusack, et There Will Be Blood, un film qui traite d'avarice et de mensonge, et qui marque un rare retour à l'écran pour Daniel Day Lewis, dans une performance qui attire l'attention.

Atonement, l'adaptation cinématographique du roman d'Ian McEwan, est une histoire tragique d'amour en temps de guerre. Le Scaphandre et le Papillon (Diving Bell and the Butterfly) est un autre film fort attendu qui raconte une histoire à la fois triste et inspirante - celle d'un éditeur français qui, après avoir subi un accident vasculaire cérébral, ne peut plus communiquer qu'en clignant de l'oeil gauche.

D'autres - comme No Country for Old Men (Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme), American Gangster (Gangster américain) et Eastern Promises (Promesses de l'ombre) - sont aussi mentionnés comme étant potentiellement le meilleur film de l'année, même s'ils dégoulinent le sang. Et Michael Clayton ou Into the Wild (Vers l'inconnu) ne sont pas, eux non plus, des parties de plaisir.

Même The Golden Compass (La Boussole d'or), un des rares films d'aventure et d'action de la saison - avec I Am Legend (Je suis une légende), mettant en vedette Will Smith - est un film sombre et controversé, en raison des thèmes antireligion qu'on lui prête. Le livre dont il s'inspire a notamment été récemment banni par certaines commissions scolaires de l'Ontario et de l'Alberta.