Le 30 janvier, Astérix aux Jeux olympiques prendra l'affiche simultanément sur un circuit de 5000 écrans en Europe. Du jamais vu pour un film français. Au coeur de cette opération conquérante, une distribution prestigieuse où Stéphane Rousseau figure au premier plan.

Les Champs-Élysées étaient encore plus animés que de coutume hier soir à l'occasion de la grande première d'Astérix aux Jeux olympiques. C'est qu'il y en avait de la vedette au mètre carré dans les environs. Et pas seulement de la vedette de cinéma. De la vedette sportive aussi. Dont Zinedine Zidane. Dieu pour ainsi dire.

Toute l'équipe de cette superproduction très attendue - Clovis Cornillac, Alain Delon, Benoît Poelvoorde, Stéphane Rousseau, Franck Dubosc et bien d'autres - s'est ainsi retrouvée à côtoyer de nouveau les nombreuses personnalités qui ont accepté de faire une apparition dans un film où figurent aussi de nombreux athlètes. Outre Zizou, Michael Schumacher, Amélie Mauresmo et Tony Parker sont notamment de la fête.

Il est clair en tout cas qu'on veut ici sortir le grand jeu. Tous les moyens ont été pris afin que cette superproduction, tournée pour 80 millions d'euros (environ 120 millions de dollars), soit couronnée de succès: opération publicitaire monstre; rencontres de presse «à l'américaine» où furent conviés cette fin de semaine des scribes venus de partout en Europe (sans oublier les cousins gaulois d'outre-Atlantique); sortie simultanée sur un circuit de 5000 écrans sur le continent européen.

«On verra bien ce que ça va donner!» disait hier Thomas Langmann, producteur et coréalisateur du film. Qui, avec Astérix aux Jeux olympiques, concrétise enfin un rêve vieux de plus d'une dizaine d'années. C'est en effet lui qui avait au préalable soumis à son père - le producteur Claude Berri - l'idée d'adapter les aventures d'Astérix au cinéma. Les circonstances ont toutefois fait en sorte que le fils a été écarté des deux premiers projets. Ce n'est qu'à partir du moment où son père a décidé d'abandonner la franchise (après un troisième opus tué dans l'oeuf), que Langmann a pu exercer sa force de conviction auprès d'Albert Uderzo. Le cocréateur (avec René Goscinny) de la bande dessinée, apparemment ulcéré déjà par le ton parfois irrévérencieux du Mission Cléopâtre d'Alain Chabat, venait en effet de refuser de donner son aval au projet que voulait mettre sur pied Claude Berri (tiré d'Astérix en Hispanie), et dont la réalisation devait être confiée à Gérard Jugnot.

«C'est alors que j'ai saisi ma chance, explique Langmann. Je suis reparti de zéro. Et j'ai écrit une adaptation des Jeux olympiques pour laquelle j'ai obtenu l'accord d'Uderzo.»

Un rôle difficile à camper

Si Gérard Depardieu - irremplaçable - est de retour dans le rôle d'Obélix (l'acteur était absent au lancement), Clovis Cornillac enfile cette fois le costume du plus futé des guerriers gaulois à la place de Christian Clavier. Cela dit, une très large place est laissée aux deux personnages autour desquels tourne l'intrigue d'Astérix aux Jeux olympiques: Brutus (Benoît Poelvoorde), le fils mal aimé de Jules César (Delon), et Alafolix (Stéphane Rousseau), jeune athlète gaulois qui en pince pour Irina (Vanessa Hessler), une splendide princesse grecque sur laquelle le vil Romain jette aussi son dévolu.

L'acteur québécois, porte-drapeau de l'équipe de la Gaule, ne fait d'ailleurs pas ici que de la figuration. Loin de là. Le personnage qu'il incarne est celui dont on suit la trajectoire tout au long de ce récit, jusqu'à la course de chars «olympique» qui scellera une fois pour toutes le sort du destin amoureux d'Irina et d'Alafolix.

«Je savais que le rôle qu'on m'avait confié était important, déclarait hier Rousseau à La Presse. Mais il restait à voir quels seraient les choix privilégiés par Langmann et le coréalisateur Frédéric Forestier dans leur montage final.»

Un héros romantique

Rousseau, qui entreprend dans quelques jours une tournée de spectacles qui le mènera à l'Olympia le 5 février (où il tiendra l'affiche pendant une semaine), prête ainsi ses traits à un héros parfaitement romantique.

«J'ai parfois eu envie de m'éclater comme mes prestigieux camarades mais dès que je faisais quelque chose d'un peu plus fou, on me rappelait gentiment à l'ordre en me disant: Stéphane, n'oublie pas que tu es le grand amoureux dans cette histoire!»

Langmann n'hésite d'ailleurs pas à affirmer que l'humoriste québécois avait sans doute le rôle le plus difficile à camper.

«Il est entouré de vedettes qui, elles, ont des rôles très payants, fait-il remarquer. Nous avons d'ailleurs eu beaucoup de difficulté à trouver notre Alafolix. J'avais évidemment adoré Les invasions barbares mais jamais je n'aurais pensé un seul instant à Stéphane pour notre film. Puis, je l'ai vu dans une interview à la télé et l'idée a commencé à faire son chemin. Je suis ensuite allé le voir sur scène à deux reprises et je n'ai alors plus eu aucun doute.

«Stéphane a la gueule, la candeur, l'humour et l'humilité qui convenaient parfaitement au personnage, poursuit Langmann. Vanessa et lui forment un couple formidable, qui semble sortir tout droit d'un conte de Disney!»

L'approbation d'Uderzo

«Et Uderzo a donné son approbation!» ajoute fièrement Rousseau. Précisons à cet égard que le célèbre dessinateur avait droit de regard sur le choix de tous les interprètes des personnages principaux.

Nous aurons évidemment l'occasion de revenir sur le film d'ici la sortie québécoise, prévue le 11 juillet seulement, mais on peut quand même affirmer pour l'instant que la volonté de «recentrer» la franchise est très nette. Beaucoup plus sage que Mission Cléopâtre, Astérix aux Jeux olympiques est visiblement destiné à un public familial.

Reste que les attentes n'en sont pas moins énormes. Un sondage réalisé par le magazine spécialisé Le film français révèle en outre que le troisième volet des aventures du petit guerrier gaulois est le deuxième film le plus attendu de 2008 en France auprès des 15-24 ans, tout de suite après Indiana Jones.

C'est dire que la pression est à la mesure de l'ambition du film.

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