L'idée est presque aussi vieille que l'internet lui-même: avoir accès à une banque de milliers de films, à télécharger pour quelques dollars et qui restent en mémoire le temps qu'il faut pour les visionner.

Hier, le grand patron d'Apple, Steve Jobs, a annoncé que cette idée était maintenant devenue réalité. «Nous avons cherché à savoir ce que les gens voulaient, a-t-il dit. Et ce qu'ils veulent est simple: des films, des films, des films.»

Pour 2,99 $US (ou 3,99 $ pour les nouveautés), n'importe qui ayant une connexion internet à haut débit et un ordinateur passablement récent pourra louer un film sur le web, et commencer à le visionner dans les secondes qui suivent.

Disponible aux États-Unis depuis hier, le service sera offert dans différents pays «dans le courant de l'année», a annoncé Steve Jobs. Aucune date pour un lancement canadien n'a toutefois été précisée, hier. «Nous mourons d'envie de lancer ça sur le plan international», a néanmoins déclaré Steve Jobs.

M. Jobs a expliqué que les films loués resteront sur le disque dur des usagers pendant au plus 30 jours. Dès qu'il commencera à être visionné, par contre, la durée de vie du fichier de film loué sera réduite à 24 heures, au bout desquelles il s'effacera automatiquement. Avis à ceux qui s'endorment 10 minutes après le début d'un film: levez-vous tôt le lendemain pour voir la suite, sinon vous risquez d'avoir payé pour rien.

Les films peuvent être visionnés sur un ordinateur, un iPod, un iPhone ou un écran de télé.

Attendu depuis longtemps, ce service en ligne sera sans doute particulièrement apprécié par les gens qui habitent loin des grands centres, et qui n'ont pas accès à des clubs vidéo au catalogue bien garni. Le système élimine aussi les frais de retard, et la nécessité d'aller au club vidéo pour choisir, puis rapporter ses films.

Actuellement, un peu plus de 1000 titres sont offerts. M. Jobs, qui a signé des ententes de partenariat avec les studios d'Hollywood, dont 20th Century Fox, Warner Bros., Walt Disney, Paramount, Universal et Sony, a laissé entendre que la banque de films allait croître rapidement.

La popularité de l'achat de musique et de films en ligne est déjà bien établie: depuis le lancement de sa boutique en ligne, il y a bientôt cinq ans, Apple affirme avoir vendu 4 milliards de chansons, 7 millions de films et 125 millions d'épisodes de télévision.

Interface fluide

Comme c'est devenu la norme chez Apple, le design du service de location est fluide et simple d'utilisation. Le service est greffé au logiciel iTunes et à la boutique en ligne d'Apple, le iTunes Music Store. En utilisant un autre appareil, l'Apple TV, les usagers peuvent voir un film loué directement sur leur téléviseur, et sans même devoir utiliser un ordinateur pour télécharger le film.

L'Apple TV (vendue 249 $ au Canada) est une petite boîte munie d'un disque dur et d'un dispositif sans fil wi-fi qui fait le lien entre la télé et le site de location de films. Chaque film choisi est téléchargé dans la mémoire de l'Apple TV, contrôlée au moyen d'une simple télécommande.

Dans sa présentation annuelle au MacWorld de San Francisco, hier, Steve Jobs a également levé le voile sur un ordinateur portable présenté comme «le plus mince du monde».

Appelé MacBook Air, le portable pèse moins de 1,5 kg et fait moins de 2 cm d'épaisseur. L'ordinateur, disponible au Canada en février, ne possède pas de lecteur optique (CD-DVD). La seule façon pratique de l'utiliser pour regarder un film? Le télécharger sur le site de location en ligne d'Apple...

Malgré cette série d'annonces, les analystes n'ont pas paru emballés par la présentation annuelle de M. Jobs, qui avait utilisé cette même plateforme l'an dernier pour présenter le très attendu iPhone. «Il n'y avait pas de facteur «wow» cette année», a déclaré Michael James, analyste à la firme Wedbush Morgan de Los Angeles.