Un documentaire présenté au festival du film de Sundance revient sur un épisode noir de la vie du cinéaste Roman Polanski, lorsqu'accusé devant la justice américaine il y a trente ans du viol d'une mineure, il avait fui les États-Unis.
   
Réalisé par Marina Zenovich, le documentaire, Roman Polanski: Wanted and Desired (Roman Polanski: recherché et désiré), offre une vision compatissante du réalisateur d'origine polonaise, accusé en 1978 du viol d'une jeune mannequin de 13 ans alors qu'il en avait 43.
   
L'affaire devait devenir un cas «à sensations», «un des premiers exemples de journalistes traquant les gens pour des pages de tabloïds», a indiqué Mme Zenovich à l'AFP.
   
«Il y avait beaucoup d'intérêt pour cette affaire. Une fois qu'ils avaient trouvé le nom de la victime (Samantha Gailey), ils l'ont cherchée à l'école, là où elle vivait. Elle était chassée et Polanski aussi», raconte-t-elle.
   
Le film s'appuye sur des entretiens avec les avocats de l'affaire ainsi qu'avec Samantha Gailey (appelée Geimer aujourd'hui), des reportages des années 70 et des documents du tribunal, de même que d'anciens interviews de Polanski lui-même.
   
La réalisatrice doute que son point de vue ne change l'opinion d'une bonne partie du public américain sur le cinéaste.
   
«L'Amérique est très puritaine et les gens n'oublient pas les accusations qui ont été portées contre lui. Pourtant en Europe, il est vénéré. C'est vraiment un choc des cultures», a commenté la réalisatrice. Le réalisateur de Rosemary's Baby avait dû s'enfuir des États-Unis en 1978 pour éviter la prison.
   
Alors qu'en Amérique, Polanski a été considéré avec suspicion et mépris comme un étranger aux traits pervers, en Europe il était dépeint comme un personnage dramatique, dont la mère était morte dans un camp de concentration et la femme, Sharon Tate, horriblement assassinée en Californie, par les membres d'une secte, souligne-t-elle.
   
Roman Polanski, 74 ans, qui vit en France, n'a pas souhaité intervenir dans le film.