La belle Gabrielle de Desperate Housewives se fait mégère non apprivoisée et fantôme entêté dans la comédie Over Her Dead Body. Rôle de composition pour Eva Longoria Parker, qui vient de se faire passer la bague au doigt et a ainsi pris un ticket pour le septième ciel.

«C'est différent de jouer une épouse et d'en être une!» lance la belle Gabrielle de Desperate Housewives, vêtue d'une légère robe ballon fuchsia, les épaules couvertes d'une couverture rose - le tout accompagné d'une petite toux pour « expliquer» ses frissons. Et de s'installer, souriante, devant la poignée de journalistes venus la rencontrer dans un hôtel de Santa Monica. La raison officielle de cet échange: la sortie de Over Her Dead Body, sa nouvelle incursion au grand écran, sa première à titre de tête d'affiche.

Eva Longoria, donc, s'appelle maintenant Eva Longoria Parker. Le 6 juillet, elle a épousé à Paris en secondes noces le joueur de basketball Tony Parker, un Français d'origine belge que l'on pourra voir dans Astérix aux Jeux olympiques. La jeune femme s'est d'ailleurs mise à l'étude de la langue de Molière. Il faut dire que, en congé forcé à cause de la grève des scénaristes, elle a bien du temps libre...

«Depuis cinq ans, je travaille continuellement. Ce film-là, je l'ai tourné pendant les week-ends, quand je n'étais pas sur le plateau de Desperate Housewives. Et soudain, plus rien! Alors, je mange et je prends du poids», plaisante - peut-être pour répondre aux rumeurs la disant enceinte - celle qui, ces dernières semaines, a passé pas mal de temps aux fourneaux. Sans douleur.

«J'aime cuisiner, surtout les plats mexicains, et je suis une excellente cuisinière. C'est pour partager mes recettes avec le plus de gens possible que j'ai ouvert un restaurant.» Situé à Los Angeles, Beso (« baiser» en espagnol) est un peu « une extension de ma cuisine», dit-elle en jouant avec son alliance, dévoilant un nouveau tatouage autour de son annulaire. C'est son sixième (on saura tout!), ils sont tous de petite taille et celui-ci a une signification particulière: «Tony s'est fait faire le même parce qu'il ne peut porter son alliance quand il joue ou s'entraîne. «

Un «triangle amoureux surnaturel»

Une beauté pas désespérée dans sa vie maritale, que celle-là! Il en aurait peut-être été autrement si elle avait ressemblé à Kate, le personnage qu'elle interprète dans le film écrit et réalisé par Jeff Lowell (qui fait ici ses débuts derrière la caméra et qui, à part John Tucker Must Die, a surtout écrit pour la télévision): elle est si contrôlante que, dans une enveloppe moins charmante, on l'aurait qualifiée de mégère. Et puis, à quelques heures de son mariage avec Henry (Paul Rudd), qu'elle mène à la baguette, elle se fait écrabouiller par une statue. Un ange de glace tue ce p'tit démon en chair et en os.

Un an plus tard, Henry, qui n'était déjà pas grand-chose, n'est plus que l'ombre de lui-même. Sa soeur (Lindsay Sloane) lui fait rencontrer une voyante (Lake Bell) et manigance quelque chose afin de faire croire au jeune homme que Kate n'a qu'un souhait: le voir aller de l'avant avec sa vie. Sauf que c'est faux. La morte ne veut pas disparaître. Et vient hanter la voyante... pour qui Henry est en train de développer un petit faible.

«C'est un triangle amoureux surnaturel», résume Lake Bell - que l'on a pu voir dans Boston Legal et dans l'unique saison de Surface; et qui est de presque toutes les scènes du film - dont plusieurs des meilleures (ou des moins mauvaises, diront certains): la sortie de douche en catastrophe (délirante); ou les échanges avec son meilleur ami, Dan (Jason Biggs) - là se trouve l'unique punch du film (et il est très sympathique).

«Je n'avais pas réalisé, au départ, que le rôle serait aussi important, mais bon, il est impossible de ne pas être excitée d'avoir autant de temps d'écran!» s'exclame avec vivacité cette grande jeune femme qui parle très bien français (elle a vécu à Rennes) et, si elle le désire, l'anglais avec un accent british elle a vécu à Londres où elle a étudié au Rose Bruford College of Speech and Drama et... à la British Academy of Dramatic Combat. Bref, elle sait se battre. En tout cas, sous les projecteurs ou devant une caméra. Elle fait d'ailleurs preuve, dans Over Her Dead Body, d'un talent pour le comique physique.

«C'est qu'elle n'a pas peur d'avoir l'air ridicule», note Jeff Lowell. Qui, à ce titre, n'a pas ménagé la comédienne. L'envoyant sur des terrains glissants (la scène de la douche, encore) ou lui en faisant voir de toutes les couleurs - surtout du jaune moutarde...