Cette semaine, dans le cadre de l'événement Ciné-Québec, les distributeurs québécois ont rencontré les propriétaires de salles de cinéma et les journalistes pour leur présenter les films québécois qu'ils lanceront cette année. Petit bilan d'une programmation qui sera haute en couleurs... et en vedettes.

Alliance: une année inégalée

Les distributeurs de films québécois ont sorti l'artillerie lourde cette semaine lors des journées Ciné-Québec, pour mobiliser les exploitants de salles et les médias. «2008, c'est l'année où on distribue le plus de films québécois», prévient Patrick Roy, président d'Alliance Vivafilm.

Jugez plutôt : Tout est parfait d'Yves Christian Fournier, La ligne brisée de Louis Choquette, Le piège américain de Charles Binamé, Cruising Bar 2 de Robert Ménard et Michel Côté, Un été sans point ni coup sûr de Francis Leclerc, Le cas Roberge de Raphaël Malo, Le banquet de Sébastien Rose, Le grand départ de Claude Meunier et Babine de Luc Picard.

L'été sera celui d'Un été sans point ni coup sûr, à l'affiche le 1er août. «J'ai fait le film que j'avais envie de faire. Alliance trippe sur le film et le voit très commercial», dit Francis Leclerc. «Accessible», précise Barbara Shrier. «Accessible, ça veut pas dire que c'est con», note Francis Leclerc.

Toujours en post-production, Claude Meunier est déjà ravi de son film : «C'est un excellent film», prévient-il. En post-production lui aussi, Sébastien Rose estime avoir fait le film tel qu'il l'imaginait. Le tournage n'a pourtant pas été de tout repos : «J'ai trouvé ça difficile, moins intime.»

Heureuse aussi, Fabienne Larouche, productrice et scénariste, avec Michel Trudeau, du Piège américain, a vécu «une expérience de tournage formidable». Avec Rémy Girard, Colm Feore et Gérard Darmon devant la caméra, Charles Binamé derrière, et un sujet plutôt atypique dans la cinématographie québécoise, Le piège américain s'annonce comme l'un des gros morceaux de l'année. Y a-t-il des projets de sorties à l'international? Les producteurs se montrent peu diserts sur le sujet.

Enthousiaste, Fred Pellerin avait fait le déplacement à Saint-Sauveur pour parler de Babine, actuellement en post-production. Le conteur s'étonne encore de la taille et du nombre de personnes travaillant sur un plateau. «200 personnes sur un film! C'est presque un village dans un village», s'amuse-t-il, avant de nous glisser un dépliant touristique sur Sainte-Élie-de-Caxton, qui accueillera d'ailleurs la première du film.

David Boutin, à l'affiche de La ligne brisée, ne se prononce pas sur le film, mais précise, contrairement à ce que l'affiche laisse penser : «Ce n'est pas un film d'action.». On saura aussi que le comédien, qui joue un boxeur, a arrêté l'entraînement depuis la fin du tournage. «David a fait un excellent travail», insiste quant à elle Jacynthe Renée.

La bande du Cas Roberge avait peu à dire sur leur film à venir, et pour cause : il ne sera tourné qu'entre mars et avril, pour une sortie au pas de course pendant l'été. «On ne peut pas s'éparpiller pour ne pas perdre la clientèle qui nous suit sur le web depuis l'an dernier», justifie Raphaël Malo.

TVA Films: deux films d'auteur

Si TVA a de bonnes chances de succès commercial avec la joyeuse bande de Dans une galaxie près de chez vous 2, ses deux autres titres au menu sont des films d'auteur, Le déserteur, le premier long métrage de Simon Lavoie et Dédé, à travers les brumes, une fiction sur la vie du fondateur des Colocs, de Jean-Philippe Duval.

Dans ce cas, le tournage du long métrage, dont le budget atteint 7,7 millions, doit commencer dans deux semaines. L'interprète de Dédé Fortin, Sébastien Ricard (Loco Locass), se sentait «nerveux et fébrile» jeudi lors d'une rencontre avec les médias.

«C'est une énorme responsabilité. Dédé Fortin a touché tellement de gens. Mais c'est aussi un défi grisant», a avoué le comédien-rappeur qui a travaillé tout l'automne à enregistrer des chansons des Colocs.

Par ailleurs, le premier long métrage de Simon Lavoie, Le déserteur, se veut un drame humaniste sur le sort d'un jeune conscrit qui a perdu la vie en 1944. Mettant en vedette Émile Proulx-Cloutier, le film renvoie à une brûlante question d'actualité: la présence du Canada en Afghanistan.

Tout aussi actuelle est la quête écologiste du vaisseau Romano-Fafard, toutefois placée sous le signe de l'humour. Réalisé par Philippe Gagnon, Dans une galaxie près de chez vous 2 sortira le 18 avril et, promet le scénariste-comédien, Claude Legault, «tout y est grave, c'est d'un ton shakespearien délirant».

Christal: des films attendus

Chez Christal Films, l'année 2008 s'annonce tout aussi éclatée. Avant la sortie de Cadavres, d'Érik Canuel en août, le distributeur lancera Truffe, de Kim Nguyen, le 25 avril, une autre comédie absurde.

Christal présente également une offre de films d'auteur attendus. Le réalisateur de Congorama, Philippe Falardeau, présentera à l'automne C'est pas moi, je le jure!

«J'étais certain de faire une comédie avec des éléments dramatiques, mais quand j'ai vu le film, je me suis aperçu que c'est un drame. On rit, mais c'est plutôt dramatique», a confié le cinéaste primé aux Jutra.

Le réalisateur de Gaz bar blues, Louis Bélanger, de son côté, prend le large avec The Timekeeper, une adaptation d'un roman de Trevor Ferguson qui se déroule dans les Territoires du Nord-Ouest.

«C'est un film d'aventure avec du mystère, un été dans la vie d'un jeune idéaliste qui deviendra un homme», a résumé le cinéaste.

Enfin, Micheline Lanctôt revient au grand écran avec Suzie, le drame d'une femme vieillissante qui s'est tournée, malgré un petit budget, dans la «joie par rapport à d'autres de mes films», dit la cinéaste.