L'horizon s'est un peu éclairci à trois semaines de la 80e cérémonie des Oscars, toujours suspendue à la fin de la grève des scénaristes. Chacun espère désormais qu'un accord sera trouvé à temps pour permettre la tenue de la plus glamour des soirées hollywoodiennes, le 24 février prochain.

L'optimisme prévalait ainsi lundi chez les quelque 120 nommés pour les Academy Awards qui ont partagé salade de chèvre chaud aux noix, filet de saumon et mousse au chocolat lors du traditionnel déjeuner des prétendants à l'Oscar.

«Je suis quelqu'un de positif. Je crois que demain le soleil se lèvera», expliquait Viggo Mortensen, qui a reçu une nomination pour le meilleur acteur pour Les promesses de l'ombre de David Cronenberg. «Je pense qu'il y aura une vraie cérémonie des Oscars et que Les promesses de l'ombre ont une bonne chance de remporter un prix.»

Les scénaristes se sont mis en grève le 5 novembre dernier pour obtenir une revalorisation de leurs droits d'auteurs et une part plus importante des recettes générées par la vente de DVD et la diffusion sur Internet. Les négociations officielles entre les auteurs et l'alliance des producteurs de cinéma et télévision, ont capoté le 7 décembre dernier. Des contacts informels ont repris depuis.

Selon des sources proches des discussions, les négociations informelles entre auteurs et les producteurs ont connu une avancée significative à la fin de la semaine dernière et pourraient aboutir à un accord avant les Oscars. Mais les deux parties continuent de se disputer sur les termes exacts du projet d'accord, précisait-on lundi de même source.

Un accord permettrait aux Academy Awards d'éviter le sort des Golden Globes, privés de cérémonie. Le 13 janvier dernier, ces Oscars de la presse étrangère de Hollywood avaient été décernés en catimini, lors d'une austère conférence de presse, sans tapis rouge ni paillettes.

George Clooney, oscarisé pour son second rôle dans Syriana et en lice cette fois pour l'Oscar du meilleur acteur pour Michael Clayton, a répété qu'il ne participerait pas à la cérémonie s'il fallait franchir pour cela des piquets de grève. Mais il a jugé que les chances d'un accord étaient bonnes.

Tout en espérant que la soirée pourrait bien avoir lieu, Tony Gilroy, nommé pour l'Oscar du meilleur réalisateur pour Michael Clayton, jugeait néanmoins que «face à tous ces gens qui sont privés de boulot et l'économie qui a semé tant de chaos (...) la question de savoir si j'ai envie de me mettre sur mon trente-et-un et d'aller à une soirée est un petit moins importante...»

Les organisateurs des Oscars, qui assurent que la soirée aura lieu, avec ou sans scénaristes et stars, ont déjà préparé un plan de secours pour une cérémonie de remplacement, avec de longs extraits de films et histoire du cinéma.

Le président de l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences, l'académie des sciences et des arts du cinéma qui décerne les Oscars, Sid Ganis a déclaré aux nommés que les Oscars espèrent que «nous serons tous réunis dans la même pièce ce soir-là». «Les Oscars existent pour projeter la lumière la plus brillante possible sur vous et votre oeuvre», a-t-il expliqué. «Ce serait terriblement dommage, sans faute de votre part ni de la nôtre, si les conditions actuelles nous empêchaient de projeter cette lumière la plus brillante possible.»

La petite «Frenchie» Marion Cotillard, en lice pour l'Oscar de la meilleure actrice pour son interprétation d'Édith Piaf dans La môme d'Olivier Dahan, rebaptisé La vie en rose, était à lundi à l'honneur avec une fête célébrant sa nomination. Le réalisateur américain Julian Schnabel, en lice pour l'Oscar du meilleur réalisateur pour Le scaphandre et le papillon», film français, prix de la mise en scène au dernier Festival de Cannes, y participait.