Le chanteur populaire de folk rock Neil Young a jugé que «la musique ne peut plus changer le monde» vendredi à la 58e Berlinale, où il présente son documentaire consacré à la tournée de concerts contre la guerre menée en 2006 par son groupe Crosby, Stills, Nash and Young.
   
Signé par Young sous le nom de Bernard Shakey comme ses autres films, CSNY: Déjà Vu, qui emprunte son titre au premier album du groupe, sorti en 1970, a été dévoilé en avant-première mondiale au Festival de cinéma indépendant de Sundance en janvier.
   
Il est projeté hors compétition, dans la section Berlinale special du festival international du film de Berlin (7-17 février), qui cette année réserve une place de choix à la musique, avec des documentaires sur les Rolling Stones, Patti Smith, et une comédie chantée de Bollywood Om Shanti Om.
   
«Je sais que le temps où la musique pouvait changer le monde est passé. Je doute vraiment qu'une chanson puisse changer quoi que ce soit. C'est la réalité,» a dit le chanteur canadien Neil Young lors d'une conférence de presse consacrée à CSNY: Déjà Vu.
   
«Je ne pense pas que notre tournée (à travers les États-Unis, ndlr) ait eu un quelconque impact sur les électeurs», a ajouté le leader grisonnant de Crosby, Stills, Nash and Young.
   
À Berlin, Neil Young a profité de son passage devant les micros pour envoyer quelques piques au président américain George W. Bush, affirmant avoir encore «naïvement» besoin de provoquer la réflexion chez son public.
   
«Qu'est ce qui ne va pas chez George Bush? Il en faut du temps, pour répondre à cette question. Parlons plutôt de ses qualités, ce sera plus bref!»
   
«Il est en bonne forme. Cela prouve qu'un homme de son âge peut se maintenir en bonne condition physique» a dit Neil Young, âgé de 62 ans.
   
Le chanteur a affirmé ne pas voir de différences entre la guerre du Vietnam, contre laquelle CSNY a milité à la fin des années 60 et celle menée par les États-Unis en Irak, dénoncée par le groupe qui a chanté «Destituons le Président» dans sa tournée de 2006, intitulée «Liberté de parole».
   
«C'est la même guerre, et elle blesse tout le monde. C'est une mauvaise façon de résoudre un problème,» a-t-il affirmé, ajoutant que les Américains se sont leurrés s'ils ont pensé libérer l'Irak».
   
«Ce n'est pas à nous d'imposer la démocratie partout dans le monde», a-t-il dit.