À Montréal, la planète Kino a attiré beaucoup d'artisans d'un jour parmi lesquels James Hyndman, Marie-Julie Dallaire et Philippe Falardeau.

«Pour un cinéaste plus expérimenté, l'intérêt du microcinéma, c'est d'éliminer la lourdeur administrative. C'est un lieu qui permet d'explorer quelque chose sur un coup de tête. Ça, c'est précieux», explique Jéricho Jeudy. La planète Kino a aussi contaminé le milieu du long métrage fait selon les règles du long métrage.

Stéphane Lafleur, dont le premier long métrage, Continental, un film sans fusil, a été salué par la critique, est l'un fondateurs de Kino.

«Kino, c'était vraiment le moyen de se botter le derrière pour essayer des choses. Pour moi, ça a été un lieu d'essai-erreur, un moyen de rencontrer les personnes avec qui je travaille», explique-t-il.

Rafaël Ouellet, réalisateur de deux longs métrages et directeur photo, se souvient de son passage presque thérapeutique chez Kino.

«Pour moi, Kino, ça a été un déclic. Ça faisait longtemps que je voulais faire du cinéma, mais ça me faisait peur. Ensuite, c'est devenu véritablement un laboratoire», se souvient-il.

C'est grâce à Kino que Rafaël Ouellet et Christian Laurence ont rencontré leurs collaborateurs, parmi lesquels Denis Côté. Tous deux ont travaillé sur son deuxième long métrage, Nos vies privées: l'un à la direction photo, l'autre au montage.

Si Christian Laurence, Stéphane Lafleur et Rafaël Ouellet ont tous trois délaissé le mouvement pour se consacrer au long métrage, ils évoquent tous Kino comme un terrain de jeu, d'expérimentation et de liberté exceptionnels.

«Kino, c'est certainement une importante partie de ma vie et de ma carrière, dit Christian Laurence. J'y ai rencontré mes meilleurs amis, mes collaborateurs et même ma blonde. Certains disent que Kino c'est le plus grand réseau de dating pour cinéastes indépendants! Il y a des couples et même des «kino-bébés».»

«Kino est la chose la plus formidable que j'ai faite dans les 10 dernières années. Souvent, je me dis que sans Kino, j'aurais déjà fait un long métrage, poursuit Christian Laurence. Mais j'ai touché plus de gens avec cette bibitte qu'avec n'importe quoi d'autre. Kino a une fonction sociale plus qu'artistique. On a vraiment touché beaucoup de monde.»