Le groupe de jazz rétro Pink Martini va jouer dimanche lors du bal du gouverneur après les Oscars, un retour au sources pour ce groupe qui tire son inspiration de l'âge d'or de Hollywood, ont expliqué ses membres à l'AFP.

Connu pour son album Sympathique de 1997 et son extrait du même nom, qui commence par un «Je ne veux pas travailler» en français dans le texte, avec un accent à la Josephine Baker, Pink Martini a été fondé dans l'État rural de l'Oregon trois ans plus tôt.

«Lorsque nous avons commencé, nous étions un quatuor, et je jouais du piano en robe de cocktail», se souvient Thomas Lauderdale, directeur artistique du groupe. «C'est légèrement différent aujourd'hui», note ce diplômé de la prestigieuse Université Harvard.

Initialement, le groupe constituait autant un manifeste politique qu'un projet artistique: ses membres jouaient lors de campagnes ou de manifestations pour les droits civiques, l'environnement ou le logement social.

«Nous sommes devenus le groupe de choix pour les causes de gauche», explique M. Lauderdale à l'AFP. «Nous étions très flamboyants. Mais avec Sympathique, nous avons changé d'esthétique».

Désormais composé de 12 membres, Pink Martini mélange jazz, swing ou classique, et s'inspire de l'âge d'or de Hollywood.

«Nous sommes comme un film hollywoodien démodé», assure M. Lauderlade, dont tous les films favoris ont été tournés entre 1939 et 1964.

«On ne voit plus de dialogues comme ceux de Sunset Boulevard, Eve ou Diamants sur canapé, regrette-t-il. Il y avait un sens du style à cette époque, que ce soient les automobiles, les appareils photo ou même les appareils ménagers. Les objets étaient construits pour durer».

«Notre défi est de recréer ce genre de beauté dans une musique d'aujourd'hui», confie M. Lauderdale, pianiste classique qui a commencé à étudier la musique à six ans.

«Lorsque j'étais dans mon bus scolaire, étant enfant, tout le bus chantait en choeur YMCA des Village People et tous ces enregistrements disco de l'époque. Je trouvais cela atroce», plaisante-t-il. «Mais en grandissant, j'ai appris à apprécier la beauté du disco».