Le Jean-Marc imaginé par Denys Arcand dans L'âge des ténèbres ne fait pas dans l'arc-en-ciel! Tout est gris chez lui. De ses habits à son lieu de travail gouvernemental, en passant par sa relation tiède avec sa femme et ses adolescentes. Tout le contraire de son interprète, Marc Labrèche dont l'univers est «ocre violent», décrit l'acteur et animateur. «J'ai l'impression d'être dans un salon vénitien. J'ai vécu une année magnifique et bien intéressante.»

Malgré certaines critiques négatives et les justifications données depuis le dévoilement du film à Cannes, en mai dernier, Labrèche ne retire que du bon de sa ténébreuse expérience avec Denys Arcand. «C'est une personne que j'admire. Un être agréable, stimulant, intelligent et doux.»

Ses nominations de meilleur acteur au Gala des prix Genie, la semaine dernière, et à la Soirée des Jutra, demain, sont-elles des pieds de nez aux critiques? «Jamais! répond Labrèche. Il n'y a pas grand-monde qui voit ça comme ça, à part les journalistes. C'est présupposer qu'un prix donne une vraie note à ce qui a été fait. Les nominations ne décident pas de la qualité d'un film.»

Preuve de l'amour qu'il porte au géniteur de L'âge des ténèbres, Labrèche sera de la Soirée des Jutra, lui qui a l'habitude de se tenir loin des galas. «C'est moins long d'y aller que de me justifier pendant un mois sur les raisons de mon absence, lance Labrèche. Cela dit, assister à un gala est agréable. J'y vais parce que j'ai le goût d'y être! Je ne comprends pas cette fixation. Il y a des moments où je travaille fort et où il m'importe donc d'avoir un équilibre, de prendre un week-end pour recharger mes batteries. Mais quand j'y suis, j'y suis!»