Les Mexicains et les Québécois pourraient bientôt se partager le grand écran.

La preuve, le Festival international de cinéma de Guadalajara, qui avait lieu du 7 au 14 mars, a ajouté pour la première fois à sa programmation un volet québécois afin de présenter des films en provenance de la Belle Province. L'objectif: développer des projets de coproductions en favorisant les rencontres entre les cinéastes du Québec et du Mexique.

Pour marquer le coup, les organisateurs de l'événement avaient même demandé à DJ Champion - bien connu au Mexique - de venir livrer une performance à l'occasion de la soirée d'ouverture du festival où près de 3000 personnes étaient présentes. Loin de se considérer comme un ambassadeur du Québec, le principal intéressé y a plutôt vu une «belle occasion de venir jouer». Les différentes affiches annonçant sa présence installées un peu partout dans l'amphithéâtre où avait lieu la soirée témoignaient de sa grande popularité.

Également présente pour toute la durée du festival, la directrice générale des Rendez-vous du cinéma québécois, Ségolène Roederer, estime que ce «spécial Québec» prouve qu'il y a un intérêt de la part des Mexicains pour ce qui se fait dans la province. «Je sais qu'il y a vraiment un gros potentiel, a-t-elle déclaré lorsque La Presse l'a rencontrée à Guadalajara. Il y a un véritable intérêt de la part de l'Institut mexicain de cinématographie (IMCINE).»

«Ça fait longtemps qu'on observe ce qui se passe au Québec», a effectivement lancé la directrice générale d'IMCINE, Marina Stavenhagen. Et pour cause, une rencontre entre des producteurs québécois et mexicains a été organisée dans le cadre du festival. Monique Simard (Des marelles et des petites filles) et Lyse Lafontaine (Un dimanche à Kigali) figuraient parmi les producteurs présents. «L'idée, c'était que les gens arrivent à cette rencontre avec des projets ou encore des idées», explique Ségolène Reoderer.

Dans le cadre de ce «spécial Québec» quelque 14 films ont également été projetés. Continental, un film sans fusil (Stéphane Lafleur), La brunante (Fernand Dansereau), Le ring (Anaïs Barbeau-Lavalette), Bon Cop, Bad Cop (Érik Canuel) et Un dimanche à Kigali (Robert Favreau) ont été notamment présentés au public mexicain.

Mais la diffusion de films québécois à la grandeur du pays ne sera probablement pas pour demain: les longs métrages d'ici n'ont pas attirés les foules lors du festival, admet la directrice générale des Rendez-vous du cinéma québécois. Les salles qui diffusaient les oeuvres réalisées au Québec n'ont attiré en moyenne qu'une trentaine de personnes. «C'est pour ça qu'il faut continuer à entretenir les liens», poursuit Ségolène Reoderer.