La déprogrammation d’Un baiser s’il vous plaît de plusieurs cinémas commerciaux n’en finit pas de faire parler. Après la ministre Christine St-Pierre, l’Association des propriétaires de cinémas et cinéparcs du Québec (APCCQ) mêle sa voix au débat opposant cinémas commerciaux et cinémas parallèles.

«Nous ne saurons tolérer que ces salles communautaires ou situées dans des institutions scolaires, propriétés en quasi totalité de l’État, et largement subventionnées par ce dernier, nous fassent une compétition déloyale en présentant les mêmes films en même temps que nous», dit Marcel Venne, président de l’APCCQ, dans un communiqué envoyé aux médias.

Lundi, le distributeur K-Films Amériques, Louis Dussault, apprenait aux médias que l’un de ses prochains films, Un baiser s’il vous plaît, était déprogrammé de deux cinémas appartenant au groupe Cinéplex Divertissement et de la Maison du Cinéma de Sherbrooke. Le film sort dans plusieurs salles de Réseau Plus, en région.

Le distributeur avait alors dénoncé le «chantage économique» exercé par le groupe canadien. De son côté Cinéplex Divertissement répétait qu’il ne faisait qu’appliquer sa politique: diffuser des films en primeur (first run). Ceci exclut les salles de Réseau Plus, qui pourtant font l’acquisition du film aux mêmes conditions que les cinémas commerciaux.

L’APCCQ déplore de son côté «la compétition déloyale de la part des réseaux des salles institutionnelles», et oppose aux «salles hautement subventionnées» les entreprises privées qui «doivent s’acquitter de taxes et impôts, dumping dans les prix, obligations de diffusions inégales, conflit de campagnes publicitaires».

La SODEC soutient les salles commerciales (à hauteur de 150 000 $) et les salles indépendantes (à hauteur de 320 000 $), a rappelé mardi la ministre Christine St-Pierre. Elle réfute également l’argument de la concurrence déloyale des salles subventionnées, dont le box-office représente moins de 1% du total des entrées de cinéma au Québec.

Par ailleurs, la perte d’écrans d’Un baiser s’il vous plaît, un film présenté dans le cadre des festivités du 400ème, est vivement regrettée par Unifrance, l’organisme chargé de la promotion du cinéma français dans le monde.

«Nous ne pouvons que regretter ce procédé, qui va à l'encontre des efforts entrepris, en France comme au Québec, pour faciliter l'accès à la création cinématographique du plus grand nombre de spectateurs, où qu'ils se trouvent», dit un communiqué envoyé aux médias.