Un rôle au grand écran dans Twilight, le prochain film de Catherine Hardwicke. Un premier rôle dans l'adaptation américaine de la série britannique Life on Mars. Un rôle écrit pour elle par David E. Kelly dans Boston Legal. La vie est belle pour Rachelle Lefebvre. Aussi belle que cette Montréalaise installée à Los Angeles depuis cinq ans.

C'était il y a une vingtaine d'années. Rachelle Lefebvre regardait la télévision. Quand soudain, elle a poussé un grand cri. La fillette rousse qui descendait le grand escalier, là, sur l'écran, c'était elle. Enfin, elle aurait tant voulu que ce le soit! C'était en réalité Aileen Quinn, héroïne du film musical Annie. Et responsable de l'émergence foudroyante du désir jusque-là latent d'une autre gamine (rousse) pour le métier d'acteur.

«D'aussi loin que je me souvienne, je regardais la télé et je voulais être dans l'écran», raconte la comédienne de 29 ans jointe à Portland, en Oregon, où elle bouclait sa participation au tournage de Twilight de Catherine Hardwicke. Un film dont la sortie est prévue pour décembre, adapté du premier volet de la série à très grand succès de Stephenie Meyer, dont trois tomes ont été publiés en français - Fascination, Tentation et Hésitation.

C'est l'histoire de Bella, 17 ans, qui vient s'installer dans la petite ville où vit son père et tombe amoureuse d'Edward. Un vampire. À mi-chemin entre Roméo et Juliette et Les Hauts de Hurlevent, cette saga amoureuse marie à merveille le réalisme et le fantastique. Et s'est frayé un chemin dans le coeur de millions d'adolescent (e) s. Rachelle Lefebvre, elle, avoue ne rien avoir su de ces romans jusqu'à ce que son agent lui décroche une audition. «J'ai lu le premier pour me préparer. J'ai beaucoup aimé mais si j'avais encore 15 ans, j'aurais été complètement obsédée par cette histoire.»

Plusieurs choses, en fait, l'ont attirée vers le projet. «J'ai adoré Thirteen et Lords of Dogtown, je voulais donc absolument travailler avec Catherine Hardwicke. Et puis, j'aime bien les histoires de vampires.» Là, on lui donnait l'occasion d'en incarner une. Victoria. L'ennemie de Bella et d'Edward. «J'ai vraiment aimé jouer la méchante. Dans la vie, je suis plutôt habituée à être gentille et polie», rigole-t-elle au bout du fil.

Née à Montréal d'un professeur d'origine française et d'une psychologue anglophone, elle a grandi... dans les deux langues officielles. Et a commencé, très jeune, à prendre des cours de théâtre. À étudié en arts au collège Dawson. À suivi des classes de maître à l'université de Boston. S'est trouvé un agent à Toronto et à Los Angeles. À finalement décroché, en 1999, l'un des rôles principaux de la série Big Wolf on Campus.

Et puis, il y a cinq ans, le pilote qu'elle avait tourné pour Life on a Stick a trouvé preneur. Débouché sur une série. «J'ai fait le grand saut et je suis allée vivre à Los Angeles.» Dure première année. Pas professionnellement, puisque ça roulait et ça tournait. Humainement, par contre, c'était une autre histoire: «J'étais très seule. Je pleurais tous les jours. Puis j'ai commencé à me faire des amis, à connaître la ville. Et aujourd'hui, c'est formidable d'être là.»

D'être là et de faire partie du milieu. Après tout, elle a fait des apparitions dans les séries Charmed, How I Met Your Mother, CSI: NY. Elle a tourné le pilote de l'adaptation américaine de la série britannique Life on Mars, où elle campe l'un des rôles principaux et est maintenant en attente d'une réponse: «On devrait savoir dans deux ou trois semaines si la série est achetée.»

Mais l'expérience vaut déjà le coup: elle lui a permis de rencontrer David E. Kelley, le créateur de The Practice et d'Ally McBeal. Qui, voyant qu'elle aurait un trou dans son horaire entre ses deux temps de tournage de Twilight... lui a écrit un rôle qui l'occuperait le temps de trois épisodes dans la quatrième saison de Boston Legal: «Je joue une fille qui a une... relation potentielle avec l'un des avocats.» Lequel? Rires. «Jerry Espenson.» Impossible de ne pas s'étouffer quand on connaît le personnage atteint d'une forme d'autisme. Il aurait donc lâché les poupées gonflables? Rires, encore. «Peut-être pas...»

L'histoire à suivre. Celle du personnage. Et, surtout, celle de Rachelle Lefebvre.