Révélée par Jeanne et le garçon formidable et En plein coeur, consacrée grâce à 8 femmes et Bon voyage, Virginie Ledoyen donne aujourd'hui la réplique à Emmanuel Mouret dans Un baiser s'il vous plaît. Nous avons rencontré l'actrice à Paris.

Q: Comment s'est déroulée votre rencontre avec Emmanuel Mouret?

R: Il m'a d'abord fait lire le scénario. Je dois vous avouer que j'étais déjà dans de très bonnes dispositions, car j'avais adoré Changement d'adresse. À la lecture, j'ai évidemment été intéressée par l'histoire, mais aussi par le style d'écriture. Quand nous nous sommes rencontrés, Emmanuel et moi, nous avons curieusement très peu parlé du film. Le scénario se suffisait à lui-même.

Q: La langue qu'utilise Mouret est plutôt soutenue, en tout cas très «écrite». Est-ce plus contraignant pour un comédien?

R: Étonnamment, il ne s'agit pas du tout d'un carcan. Il y a un tel amour de la langue dans cette écriture que le récit en vient à emprunter la forme d'un conte. D'une certaine façon, l'approche est assez classique mais on y trouve en même temps une folle liberté. J'aime cette contradiction.

Q: L'aspect visuel du film est aussi très étudié, particulièrement sur le plan des décors et des costumes. Est-ce un facteur déterminant dans la composition d'un personnage?

R: Nous avons très peu parlé de la psychologie des personnages mais en revanche, qu'est-ce qu'on a pu parler des costumes! Tout le travail d'Emmanuel à cet égard est assez étonnant. Cette facette du personnage est très importante. L'habillement d'une personne, l'environnement dans lequel elle vit, tout cela raconte déjà quelque chose. On a pratiquement tout essayé. Et on a mis du temps à trouver...

Q: Comment se déroule un tournage quand l'acteur à qui l'on donne la réplique signe aussi la réalisation d'un film?

R: J'avoue avoir eu des craintes au début car je me retrouvais avec ce cas de figure pour une toute première fois. Mais ce fut vite très confortable. Je ne pouvais imaginer personne d'autre qu'Emmanuel, ni dans le rôle de l'acteur, ni dans celui du cinéaste. Un baiser s'il vous plaît, c'est lui. Complètement.

Q: Vous avez été révélée au monde entier grâce à The Beach, un film dans lequel l'un de vos partenaires était Leonardo Di Caprio. Une carrière américaine, cela vous fait envie?

R: Pas spécialement. Cela dit, j'aimerais évidemment tourner sous la direction des plus grands cinéastes, d'où qu'ils viennent. Forcément, on trouve plusieurs d'entre eux aux États-Unis. Qu'on pense simplement aux frères Coen, à Scorsese, à Fincher, à Allen... Mais une carrière américaine comme une apothéose? Non.