La projection d'un documentaire sur la reconstruction d'un village du Sri Lanka ravagé par le tsunami de 2004, à la demande du président du jury Sean Penn, a permis à quatre bénévoles ayant travaillé sur place de fouler le tapis rouge du festival vendredi soir.
  
La troisième vague, tourné dans les jours et les mois qui ont suivi la catastrophe, est l'oeuvre d'une Australienne vivant à New York, Alison Thompson. Il a été salué par Sean Penn, lors d'une «séance du président», comme «l'un des films les plus inspirants et les plus forts» qu'il ait vus.
  
«Étant donné que les gouvernements ne semblent pas capables de venir en aide à ceux qui en ont besoin, cela vous donne une idée de l'aide que vous-même pouvez apporter», a déclaré l'acteur américain au public.
  
Le documentaire qui cherche actuellement des distributeurs, avait été porté à la connaissance de Sean Penn par le mannequin tchèque Petra Nemcova qui avait survécu au tsunami en s'accrochant à un arbre, son fiancé disparaissant sous ses yeux. L'acteur américain a personnellement demandé qu'il soit diffusé pendant le festival auquel il a donné, dès l'ouverture, une tonalité politique.
  
Le jury du 61e festival a d'ailleurs assisté à la projection, ainsi que le réalisateur américain Michael Moore et le chanteur irlandais Bono, tous deux très engagés également sur la scène politique internationale. L'actrice américaine Faye Dunaway était aussi dans la salle.
  
Le documentaire s'ouvre sur des images du tsunami qui ont amené Alison Thompson et son compagnon Oscar Gubernati à rejoindre le Sri Lanka à la fin décembre 2004. Là, en compagnie de deux autres bénévoles également présents vendredi à Cannes, ils ont travaillé pendant des mois à la reconstruction du village de Peraliya où plus de 2000 personnes avaient péri dans les vagues.
  
La troisième vague, filmé sur le vif, fait la chronique du travail des bénévoles dans le camp, du creusement des latrines à la collecte des cadavres en passant par la distribution de nourriture, les soins dispensés par Alison Thompson et la reconstruction de 520 maisons.
  
Montrant les moments de jubilation comme les heurts avec la population locale, il se veut une ode à la solidarité internationale face aux malheurs de la planète: «on a besoin de tout le monde», affirme le générique de fin.
  
Après la projection, Alison Thompson, qui est retournée sept mois au Sri Lanka après avoir fait une pause, a ajouté qu'elle se rendrait prochainement en Birmanie en dépit des difficultés financières personnelles qu'elle peut rencontrer à New York où elle vit.