Le réalisateur allemand Wim Wenders estime que le cinéma peut «améliorer notre vie» en modifiant «l'idée que nous nous faisons de la mort», une ambition à l'origine de son dernier film,  Palermo Shooting, en lice pour la Palme d'or au 61e Festival de Cannes.
   
«J'ai le sentiment que le cinéma a cette aptitude extraordinaire de nous aider à voir les choses», a déclaré Wenders samedi, lors d'une conférence de presse.
   
«Les personnes que j'ai rencontrées et qui ont été face à la mort ne disent jamais qu'elles ont eu peur, elles parlent toutes de lumière, de beauté» a poursuivi le cinéaste, lauréat de la Palme d'or 1984 avec Paris, Texas.
   
Palermo Shooting met en scène un photographe joué par Campino, chanteur du groupe de punk rock allemand Die Toten Hosen, hanté dans ses rêves par la Mort -incarnée par Dennis Hopper-, lors d'un reportage en Sicile.
   
«Je me suis dit qu'un film pourrait mettre des personnages face à la mort, afin que le spectateur réalise que son image de la mort est plutôt un blocage», a-t-il encore dit.
   
«Peut-être pourrions-nous améliorer notre vie si nous améliorons l'idée que nous nous faisons de la mort», a estimé le cinéaste, pour la 9e fois en compétition à Cannes.
   
«Je ne me considère pas comme un philosophe, je ne suis pas un intellectuel, je suis un artisan, j'aime la photographie, j'aime raconter des histoires, mais je ne suis pas un penseur», a affirmé Wenders.
   
«Lorsque l'on pense on n'est pas un philosophe, on est simplement un être humain», a-t-il conclu.