Christal Films Distribution a perdu les droits de la série de films Les Boys ainsi que de Nouvelle-France deux mois avant de se placer sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers, à la mi-mai, a appris La Presse.

Le producteur de Nouvelle-France et des Boys, l'un des plus gros succès du cinéma québécois, a résilié le contrat de distribution qui le liait à Christal Films. «Ils n'appartiennent plus à Christal Films, étant donné que l'entreprise était en bris de contrat et en défaut de paiement», confirme le producteur Richard Goudreau de Melenny Productions.

Sommes dues

En février 2008, Melenny demandait au distributeur montréalais de payer 94 222 $ pour le film Nouvelle-France, 4304 $ pour Les Boys I, 5964 $ pour Les Boys III et 527 993 $ pour Les Boys IV. Ces sommes correspondent aux droits que doit reverser le distributeur au producteur pour la sortie en salle, l'exploitation en DVD ou la diffusion télé des films.

Outre le non-paiement de ces sommes, Christal Films a commis plusieurs accrocs au contrat de distribution, allègue Melenny. D'après les documents obtenus par La Presse, le producteur n'a pas reçu le dernier rapport de distribution des films Les Boys I, III et IV.

Autre problème: les coûts de mise en marché des Boys IV engagés par Christal Films dépassaient de près de 400 000 $ ceux approuvés par Téléfilm Canada et le producteur avant la sortie du film. Au moment où nous avons contacté M. Goudreau, Christal Films ne s'était toujours pas acquitté de ses dettes. «Souhaitons que tout ça va bien se terminer. C'est toujours triste ces choses-là», estime le producteur.

Les 10 plus importants créanciers de Christal

Groupe Pop Corn: 1 706 442,74 $
Americ Disc: 718 015,61 $
Technicolor Services Créatifs: 652 467,50 $
Media Express: 578 659 $
Téléfilm Canada: 153 585,23 $
Services aux films Topaze: 147 652 $
Locatrak: 118 447,52 $
Citélab: 116 941,02 $
Vision Globale: 89 091,75 $
Métromedia CMR Plus: 88 125,52 $

(D'après des documents obtenus par La Presse, datés du 2 mai, et détaillant l'identité des créanciers ordinaires représentant 5,7 millions de la dette de Christal Films. Les documents remis en cour le 16 mai font état d'une dette totale de 21,9 millions.)