Son film Sans arme, ni haine, ni violence fait l'ouverture du Festival du film de Tremblant. Une première qui en est une à plusieurs égards pour Jean-Paul Rouve: c'est la première fois que le comédien français vient au Québec, mais c'est aussi la première fois qu'il réalise un film.

Sans arme, ni haine, ni violence redonne vie à l'un des héros flingueurs que compte l'histoire des vols de banque en France, celle d'Albert Spagiarri, le cerveau du «casse du siècle», le vol de la Société générale à Nice en 1976.

«C'est un mec qui n'est pas du milieu: il est photographe, explique Jean-Paul Rouve. Un jour, il a une idée géniale: entrer dans la salle des coffres d'une banque par le système d'égout. C'est ce qu'il fait pendant un long week-end de trois jours, où un tiers des coffres ont été vidés.»

Le truand, qui avait déjà été incarné par Francis Huster au grand écran, a été dénoncé et arrêté. Son histoire, rocambolesque à souhait, ne s'arrête pas là puisqu'il parvient à s'échapper d'une audition chez le juge en sautant par la fenêtre. Il est mort quelques années plus tard, en exil, certes, mais en liberté.

Sans arme, ni haine, ni violence est donc le récit du vol, mais aussi de son exil. «C'est un mélange des deux. Moi, ce qui m'intéressait, c'était plutôt la cavale que le casse», raconte Jean-Paul Rouve, qui incarne également le malfaiteur, un homme contesté pour ses sympathies pour l'extrême droite.

«C'est un être humain: ce n'est pas un héros, pas un antihéros. Il est sympathique, mais au niveau de la morale, c'est pas ça, reconnaît le réalisateur. Mais la sympathie n'est pas une qualité morale. J'en ai marre de ce politiquement correct dans les films, où les gentils sont sympathiques, et les méchants antipathiques. Cela ressemble à Disney.»

Jean-Paul Rouve, qui a incarné tant les collaborateurs (dans Monsieur Batignole) que les personnages populaires (tel que le père de Piaf dans La vie en rose) ou les sosies en mal de lumière (en Couscous, sosie de Claude François, dans Podium), se réjouit d'avoir trouvé un moment dans son horaire pour venir présenter son film à Tremblant.

«J'ai reçu un message des organisateurs et ça tombait bien pour les dates. Je ne suis jamais venu au Québec, mais on m'en a pas mal parlé. Je suis assez ami avec Marie-Josée Croze qui parle beaucoup de son pays... Tout ça m'a donné envie de venir», dit-il.

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Sans arme, ni haine, ni violence est présenté ce soir en ouverture du Festival du film de Tremblant, qui se poursuit dans les Laurentides jusqu'au 22 juin. Infos: www.tremblantfilmfestival.org