Les principales associations italiennes de producteurs et de distributeurs de films ont appelé mercredi à boycotter les festivals de cinéma, dont celui de Venise, après l'abandon par le gouvernement de droite de Silvio Berlusconi d'une mesure fiscale en leur faveur.
  
Un texte mettant en place des facilités fiscales à toute entreprise du secteur privé décidant de financer des films d'auteur avait été adopté en commission sous le précédent gouvernement de centre-gauche de Romano Prodi.
  
Le gouvernement Berlusconi a décidé de ne pas faire figurer ce texte dans le paquet de mesures fiscales présenté au parlement.
 
 L'abandon de ce texte «est en totale contradiction avec la volonté déclarée d'abandonner les politiques d'aide pour rendre possibles de nouveaux investissements», ont dénoncé dans un communiqué les trois principales associations du secteur, dont l'Association nationale de l'industrie cinématographique et audiovisuelle (Anica).
  
«Le gouvernement a décidé d'infliger un coup mortel au cinéma italien au moment même où il fait preuve au niveau international de sa vitalité artistique et industrielle. Une loi décisive pour l'avenir de notre cinéma vient d'être abrogée», estiment-elles.
  
«C'est très grave et absolument incompréhensible car ce texte est indispensable. D'autant que la droite avait également soutenu ces mesures sous Romano Prodi», a déclaré à l'AFP Angelo Barbagallo, président de l'Association des auteurs et producteurs indépendants (API).
  
«Si ces articles ne sont pas réinsérés dans le paquet fiscal, il est clair que nous n'irons pas à Venise, nous sommes tous d'accord là-dessus», a affirmé M. Barbagallo.