Step Brothers, c'est le concept du Tanguy conjugué à la sauce hollywoodienne. Avec, en guise d'ingrédients principaux, Will Ferrell et John C. Reilly sous la houlette du réalisateur Adam McKay. Le trio a fait le succès de Talladega Nights. Il remet ça en compagnie de Mary Steenburgen et de Richard Jenkins, les «parents» de ces drôles d'oiseaux qui ne veulent pas quitter le nid. Un peu... d'indiscipline, s'il vous plaît!

«On a passé les deux premières semaines du tournage à se battre et à s'enterrer vivants», se souvient Will Ferrell, hilare.

Adam McKay, John C. Reilly et lui ont beau flirter avec la quarantaine, ce sont des enfants. Dans leur tête. En tout cas, quand ils sont en représentation. Comprendre, devant les journalistes à qui ils avaient, il y a quelques semaines, à parler de leur nouvelle oeuvre commune: Step Brothers, où les deux derniers incarnent, devant la caméra du premier, des gars qui ont le même âge qu'eux et nichent encore chez leurs parents poules. Tout déraille quand la mère de Brennan (Mary Steenburgen) et le père de Dale (Richard Jenkins) se rencontrent. Coup de foudre des adultes. Cohabitation forcée des «enfants».

Ça va faire mal avant de faire du bien.

«Nous avons eu tellement de plaisir à travailler sur Talladega Nights que nous nous sommes promis de remettre ça... mais de le faire vraiment, pas comme cela se fait habituellement - où l'on se jure des trucs et puis, chacun part de son côté et oublie les autres», raconte Will Ferrell après avoir déposé un énorme bol de salade sur la table de conférence, entre les micros et les enregistreuses. «J'ai le projet de publier un livre de mauvaises recettes», avait-il expliqué en entrant dans la pièce. Pour avoir goûté à la chose, l'auteure de ces lignes confirme que le comédien est sur la bonne voie.

Bref, les trois hommes-enfants ont mangé ensemble. Ils ont lancé des idées. S'arrêtant à celle de ces deux hommes dont la personnalité n'a pas bougé d'un iota depuis l'adolescence. Résultat: «Ils sont, à 40 ans, l'homme qu'ils souhaitaient devenir quand ils en avaient 13», fait John C. Reilly. Ça peut sembler cool. C'est loin de l'être pour leurs proches. L'idée qu'un ado se fait de l'âge adulte et la réalité de l'âge adulte, ça fait deux. En général. Pas pour Brennan et Dale.

Adam McKay a par la suite peaufiné l'idée, toujours avec l'apport de ses deux complices. Ce, jusque sur le plateau de tournage: «En général, les réalisateurs n'aiment pas trop l'improvisation. Ils nous permettent une prise improvisée, la dernière, une fois qu'ils ont en boîte celle qu'ils souhaitaient avoir. Avec Adam, on a inversé les choses. On tournait une fois ce qu'il y avait dans le scénario et après, on improvisait», affirme Will Ferrell.

Plaisir et complicité
Et John C. Reilly de mettre en garde ceux qui avancent que ça sent en effet l'impro ici et là: «Même nous, nous nous y perdions. Parfois, nous avions l'impression d'improviser puis, nous nous retournions vers le scénario et... tout était déjà là.»

Peu importe: le plaisir et la complicité étaient visiblement de la partie au moment du tournage. Elle l'est aussi à l'écran. Et elle déteint sur la tournée promotionnelle de Step Brothers. Ce qui peut être amusant sur le coup... O.K., avouons-le, ce qui était franchement amusant en direct. Par contre, il est pas mal plus compliqué, après, de trouver de la viande sur cet os.

Ne soyons pas chiche et donnons un exemple - même si, dans ce cas, une image vaudrait mille mots (et maux). Le tiers de la conférence de presse donnée par ces trois mousquetaires a porté sur une scène mettant en vedette... comment dire? Certains attributs «attribués» à Will Ferrell. «Pour trouver la «poche» parfaite, nous avons fait passer des auditions à n'en plus finir», assure ce dernier. «Il n'était pas question de faire des économies sur cette scène clé, poursuit Adam McKay. Nous avons investi 3,4 millions et huit jours de tournage dessus.» «Et ça, c'est sans compter la postproduction», de conclure John C. Reilley.

Et ainsi de suite. Le tout, débité avec le plus grand sérieux. Celui des enfants quand ils préparent un mauvais coup.

Step Brothers prend l'affiche le 25 juillet, en anglais et en français (Demi-frères).