L'un est une star de la police, l'autre est un maladroit dans l'âme. Ils sont père, fils, et partenaires. Leurs personnages s'accrochent et se déchirent, mais finiront peut-être, par se rabibocher. Dans la nouvelle comédie d'Émile Gaudreault, De père en flic, Michel Côté et Louis-Josée Houde interprètent un duo mal assorti.

Invités sur le plateau de tournage du film De père en flic, les médias montréalais ont pu assister à une prise de bec entre les personnages de Michel Côté et Louis-José Houde. Le père vole dans les plumes de son flic de fils, accusé d'avoir fait foirer une opération de police délicate.

Après la prise, Michel Côté se campe devant les journalistes, encore habillé d'un épais gilet pare-balles. De Jacques, son personnage, il dit: «C'est un père impatient de voir qu'un fils ne soit pas à la hauteur de ses exigences. Il est très dur avec son fils, c'est une star de la police.»

C'est le réalisateur et scénariste Émile Gaudreault qui, après Surviving my Mother, a eu l'idée de travailler sur un duo père-fils. «Je voulais travailler sur les rapports père-fils, et, lors d'un brainstorming, c'est devenu une comédie policière», explique-t-il.

Ian Lauzon cosigne le scénario du film, qui dépasse donc le cadre familial avec une intrigue pour l'instant gardée top-secret. Ce que l'on sait en revanche, c'est que les personnages du père et du fils ont été taillés sur mesure pour Michel Côté et l'humoriste Louis-José Houde, dont c'est le premier rôle au cinéma.

«C'est une comédie, alors il y a quelque chose de naturel à prendre Louis-José Houde», croit Émile Gaudreault. L'humoriste, de son côté, se montre sensible aux attentions du scénariste et réalisateur: «Le rôle a été écrit pour moi. Ça se met en bouche assez bien», dit-il.

Passer l'été sur un plateau de tournage modifie le rythme naturel de l'humoriste. «C'est une adaptation physique, dans mon cas, je ne suis pas habitué à me lever le matin à 4h30! Ça a été difficile, physiquement, les trois ou quatre premiers jours», confesse-t-il.

Le débit (haute vitesse) de Louis-José Houde n'a toutefois pas été perturbé par le film, mais il prend volontiers conseil auprès de Michel Côté. «Michel fait de la scène, du cinéma. Moi, je veux trouver le milieu entre la scène et le cinéma: je ne veux pas jouer trop gros, parce que j'ai un peu tendance à jouer pour le deuxième balcon», plaisante-t-il.

Douze premiers rôles

Autour du noyau père-fils gravitent d'autres policiers, des avocats et des criminels. Sébastien Huberdeau, Caroline Dhavernas, Rémy Girard, Patrick Drolet, Jean-Michel Anctil et Normand d'Amour font également partie de la distribution d'un film qui compte, dit-on, «12 premiers rôles».

Le réalisateur n'a que de bons mots pour l'une des rares comédiennes que compte la distribution, Caroline Dhavernas, qu'il avait dirigée dans Surviving my Mother. «Quand tu travailles avec elle une fois, tu la veux dans tous tes films», dit-il. Pour elle, Gaudreault a étoffé le personnage de Geneviève, l'ex-petite amie de Marc.

Émile Gaudreault écrit d'ailleurs pour Caroline Dhavernas un rôle dans son prochain film. Une nouvelle collaboration ne serait pas pour déplaire à l'actrice. «C'est facile de travailler ensemble. On se connaît, la confiance est là», affirme-t-elle. Dans les habits d'une policière, elle acquiert de nouvelles compétences -«J'apprends à tirer», dit-elle - dans un milieu où «la testostérone coule à flots».

Denise Robert, la productrice, plaisante, elle aussi, sur un film a priori très masculin, mais qui est susceptible d'attirer aussi ces dames. «Il y a de quoi pour tout le monde», dit-elle. Le film est doté d'un budget compris entre «6,7 et 7 millions«. «Pour un film d'action, c'est très peu, mais par rapport au Québec, on est contents. Avoir 12 premiers rôles, c'est énorme», dit-elle.