Le cinéma Cartier changera d'allure, samedi. Une trentaine de graffiteurs sortiront leur peinture en aérosol pour y réaliser une fresque.

Reuben Peter-Finley a eu l'idée de peindre le mur du cinéma donnant sur le boulevard René-Lévesque. «Je passe devant tous les jours, explique-t-il. La conseillère du secteur, Anne Guérette, avait signifié pendant sa campagne électorale qu'elle voulait rendre le coin plus esthétique. J'ai donc présenté le projet à la Ville.»

Reuben a approché la Maison Dauphine, qui vient en aide aux jeunes de la rue, pour dénicher le financement nécessaire au projet. «L'organisme a été le premier à embarquer, relate-t-il. J'ai été embauché comme chargé de projet.»

Samedi après-midi, une trentaine de graffiteurs d'expérience de Québec et de Montréal réaliseront une murale sur le thème de la musique. «C'est la seule consigne. Je n'ai aucune idée de ce que les gars vont faire. Ils sont là pour s'éclater, ils ne sont pas payés, souligne Reuben qui est graffiteur depuis une quinzaine d'années. J'ai donné une ligne directrice pour qu'il y ait une certaine cohérence dans le produit fini.»

Les graffiteurs se diviseront en six équipes. Chacune aura sa section pour s'exprimer. «C'est la première fois que c'est sur un mur aussi visible, lance Reuben. C'est ça, le coup d'éclat. Plein de gens passent devant ce mur, chaque jour.»

Par cette initiative, Reuben Peter-Finley souhaite redorer l'image des graffiteurs souvent qualifiés de vandales. «Je veux donner la chance aux artistes de décloisonner cet art, mentionne-t-il. Cette journée est une occasion de créer un dialogue entre les graffiteurs et les citoyens.»

Musique et danseurs de breakdancing accompagneront les artistes dans leur création. Le produit final sera complété en fin d'après-midi. Un chèque de 1000 $ sera remis à l'équipe qui recevra le plus de votes du public. La députée Agnès Maltais et la conseillère municipale Anne Guérette assisteront à cette remise.

Et, dès dimanche, lorsque Reuben passera devant le cinéma, le paysage aura changé.