Une Bunny Girl en exil tente de trouver sa place dans le monde en donnant un coup de pouce à des étudiantes marginales sur un campus universitaire. Rencontre avec les artisans de cette variation sur le thème du poisson (de la sirène ?) hors de l'eau.

Où pourrait bien atterrir une Bunny expulsée de la légendaire Playboy Mansion? Sur un campus universitaire. On ne rit pas... enfin, oui, on rit (ou on essaie): réalisé par un ancien de Saturday Night Live (Fred Wolf), The House Bunny est une comédie produite par Adam Sandler, écrite par les scénaristes de Legally Blonde (Karen McCullah Lutz et Kirsten Smith), et portée par la vedette des Scary Movie (Anna Faris), la jolie fêtarde de Superbad (Emma Stone), une star d' American Idol (Katharine McPhee) et la fille de Demi Moore et Bruce Willis (Rumer Willis), etc.

Tout cela, pour raconter l'arrivée de Shelley (Anna Faris) dans la maison délabrée qui abrite la confrérie Zeta Alpha Zeta. La jeune femme a passé sa vie adulte entre les murs et sur les bords de la piscine de la luxueuse Playboy Mansion, dont elle est injustement expulsée en l'absence du propriétaire des lieux, interprété par Hugh Hefner lui-même. Pour la première fois, il a ouvert les portes de la légendaire demeure à l'équipe de tournage d'un long métrage de fiction.

Complètement démunie dans le «vrai monde», la poulette... oups, la lapine, trouve refuge dans un autre genre de maison close. «Je me suis demandé, un jour, ce qui arrivait aux filles qui séjournaient dans la Playboy Mansion, quand elles devaient la quitter», racontait Anna Faris, qui agit comme productrice déléguée du film, lors d'une conférence de presse tenue à la fin du mois de juin dans un hôtel de Beverly Hills. «J'ai lancé l'idée à ces dames (Karen McCullah Lutz et Kisten Smith), qui l'ont mise en valeur.»

Ce sont elles, donc, qui ont imaginé Shelley au sein de la confrérie Zeta Alpha Zeta. Une poupée bien coiffée, maquillée, «courte-jupée» et se dandinant sur ses plateformes, faisant amie-amie avec une poignée de filles mal dans leur peau: Natalie (Emma Stone), brillante en tout sauf quand vient le temps d'approcher les garçons; Mona (Kat Dennings), qui donne dans le féministe extrême; Harmony (Katharine McPhee), hippie de la tête aux pieds et enceinte jusqu'aux yeux; et Joanne (Rumer Willis), coincée dans sa tête au point de ne pouvoir se départir du corset orthopédique... dont elle n'a plus besoin.

Shelley va vouloir les aider à sa manière. C'est-à-dire en les «poupounisant». Et on peut faire confiance à une lapine pour trouver la poulette dans le pichou! Mais, morale oblige, là n'est pas le secret du bonheur. «L'important est de se trouver et de s'accepter, pas de se déguiser pour plaire aux autres», résume Emma Stone. «Et le message ne s'adresse pas qu'aux filles, mais à tout le monde», insiste Anna Faris, qui semble avoir eu pas mal de plaisir à enfiler sa peau de Bunny. Assez pour... la laisser tomber? «Tout ce que je peux vous dire, c'est de garder les yeux ouverts pour le Playboy de septembre», concède-t-elle en fin de conférence de presse.

Pas une grosse commande: il faut donner ça aux lecteurs du magazine de Hugh Hefner, ils ne «lisent» pas les yeux fermés.

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The House Bunny prend l'affiche le 22 août, en anglais et en français (La Bunny du campus)

Les frais de voyage de ce reportage ont été payés par Columbia Pictures.