Le cinéaste québécois Denis Côté a enlevé samedi le prix de la meilleure mise en scène au 61e Festival de Locarno, en Suisse. Elle veut le chaos est tourné en noir et blanc mettant en vedette Eve Duranceau, Nicolas Canuel et Laurent Lucas raconte l'histoire d'une femme vivant seule avec son père dans un village à l'écart de Québec.
La première québécoise du film se déroulera en octobre au Festival du nouveau cinéma de Montréal. Ce n'est pas la première fois que Denis Côté est récompensé à ce festival. En 2005, il y avait remporté le Léopard d'or de la défunte section vidéo avec Les Eats nordiques.
Le Leopard d'or, remis au meilleur film, a été attribué au film mexicain Parque Via, du réalisateur Enrique Rivero, qui évoque le fossé entre riches et pauvres dans le Mexique moderne.
Le film d'Enrique Rivero, un cinéaste de 32 ans, retrace l'histoire d'un domestique muré dans la solitude d'une luxueuse demeure que sa propriétaire cherche à vendre. Inspiré de la vie réelle de son principal interprète, Nolberto Coria, l'oeuvre montre, au-delà d'une histoire individuelle, la fracture sociale, l'écart entre Blancs et «Indios». Il reçoit aussi le prix FIPRESCI de la critique internationale.
Le prix spécial du jury récompensant le deuxième meilleur film va à 33 scènes de vie, deuxième long métrage de la Polonaise Malgoska Szumowska. Le film explore la profonde crise d'une jeune femme face à la maladie de sa mère.
Quant au Léopard récompensant la meilleure actrice, il est décerné cette année à l'Italienne Llaria Occhini pour son rôle dans Mar Nero.
Le meilleur interprète masculin est Tayanç Ayaydin pour sa prestation dans The Market - A Tale of Trade de Ben Hopkins. Une mention spéciale récompense le film chinois Liu Mang De Sheng Yan ¸(Feast of Vilains)» et Daytime Drinking du Sud-Coréen Noh Young-seok.
Dans la catégorie Cinéastes du présent, c'est «La Forteresse» du Lausannois Fernand Melgar qui est distingué pour son immersion dans le quotidien de demandeurs d'asile. Le Léopard de la première oeuvre revient à l'Autrichien Handl Klaus pour Marz.
Sur le plan financier, le directeur du Festival, Marco Solari, a déploré les trop nombreuses soirées pluvieuses, qui pourraient selon lui avoir entraîné un manque à gagner de quelque 100 000 francs suisses (plus de 103 000 $) et conduire la manifestation à essuyer une perte au final. Le Festival de Locarno, qui refuse de miser sur les vedettes et le glamour, est en outre confronté à une concurrence toujours plus grande.