Une histoire de policiers corrompus à New York. Avouons qu'on a déjà fait plus original. Serpico et Al Pacino ont donné le ton de brillante façon, il y a de cela 35 ans, et depuis, les variations sur ce thème s'accumulent sur les rayons des clubs vidéo.

Le dernier en lice s'intitule Pride and Glory, de Gavin O'Connor. S'il reçoit notre indulgence, c'est en raison de la brillante performance du rarement mauvais Edward Norton, de Colin Farrell, et de Noah Emmerich. Pour le reste, comme on l'a dit plus haut, la cour est pleine, n'en jetez plus. À croire que dans chaque flic du Big Apple dort un ripoux.

O'Connor, lui même fils de policier du NYPD, tourne sa caméra vers une obscure histoire de flics empêtrés dans des ennuis pas possibles, en plein temps des Fêtes, après les magouilles de l'un d'eux (Farrell) avec des trafiquants de drogues. Encore l'appât du gain. Greed, greed, greed comme disait si bien Michael Douglas, dans Wall Street.

Notre flic corrompu, ne sachant trop comment s'en sortir sinon de jouer de la gachette (et du fer à repasser...), entraînera avec lui dans la choucroute son beau-frère (Noah Emmerich). Son «beauf» (Edward Norton), policier lui aussi, sera chargé de l'enquête. Inutile de dire que le paternel (Jon Voight) ne la trouve pas drôle. Et que la dinde aux atocas passera de travers au réveillon familial...

Pride and Glory (à l'affiche en salle le 24 octobre) n'est pas mauvais. C'est seulement qu'il vient après une kyrielle de films qui ont exploité jusqu'à l'os le thème de la corruption policière. Sans le jeu inspiré de ses trois acteurs principaux, le film aurait sombré dans l'indifférence.

Le bourbier irakien

Kathryn Bigelow (Point Break, Strange Days) est l'une des rares réalisatrices hollywoodiennes, sinon la seule, à donner dans le film d'action. Ce qui n'en fait pas pour autant une référence. Son Hurt Locker en est la preuve.

À l'époque de la guerre du Viêt-nam, Hollywood avait attendu avant de faire ses choux gras du conflit. Avec l'Irak, personne ne s'est gardé une petite gêne. Ce qui fait que le film de Bigelow risque lui aussi de susciter l'indifférence d'un public blasé de ce qui se passe à Bagdad, pour vrai, chaque soir, aux journaux télévisés.

À travers l'histoire d'un démineur tête brûlée (Jeremy Renner), Bigelow braque sa caméra sur le bourbier irakien, cherchant à donner une dimension humaine au conflit. Fort bien, mais celui de notre héros à la Blown Away, souffre de lacunes. Et le film de Bigelow, d'une ligne dramatique forte, capable de faire compatir le spectateur à ce qui se passe à l'écran.

De toute évidence, LE film sur la guerre en Irak reste à faire. Les plus cyniques diront qu'il reste encore bien du temps.