Effectuant un virage à 180 degrés au volant d'une Pontiac GTO, James Mardsen a pris grand plaisir à se glisser dans la peau d'un connard de première dans Sex Drive, une comédie destinée aux ados. Et à ceux qui le sont restés...

Oubliez le Cyclops de X-Men, chassez de votre esprit le chanteur de variétés de Hairspray, faites aussi comme si l'image du prince d'Enchanted n'existait plus. Dans Sex Drive, James Mardsen fait table rase et se glisse dans la peau d'un abruti «bleaché» qui ne vit que pour ses conquêtes faciles et sa Pontiac GTO.

«Je n'avais que deux semaines de tournage sur ce film-là, mais tout s'est déroulé dans une atmosphère de fête, commentait récemment l'acteur au cours d'une rencontre de presse tenue à Los Angeles à l'occasion de la sortie prochaine de Sex Drive (Plein gaz en version française). Je dirais que Sex Drive fait partie d'un sous-genre cinématographique très particulier: le try-to-get-laid movie. Toujours très populaire, c'est un genre qui m'a beaucoup marqué comme spectateur dans les années 80, notamment avec des titres comme Weird Science, Fraternity Vacation, Fast Times at Ridgemont High ou Sixteen Candles. J'avoue être un peu nostalgique quand je pense à cette époque!»

Dans cette nouvelle comédie réalisée par Sean Anders, Mardsen incarne le frère aîné du jeune antihéros Ian (Josh Zuckerman). Ce dernier, qui voudrait bien ne plus être puceau avant d'entamer ses études supérieures, emprunte sans permission la précieuse bagnole du frangin afin d'honorer un rendez-vous avec une jeune dame rencontrée sur le web. Les huit heures de route qui séparent Chicago de Knoxville, la ville du Tennessee où habite l'élue de ses sens, se traduiront plutôt en jours, à la faveur de multiples aventures imprévues.

Produit par la même équipe que la télésérie à succès Gossip Girl, Sex Drive s'inscrit bien évidemment dans le courant de ces comédies américaines qui, d'American Pie jusqu'à Superbad, misent d'abord et avant tout sur les crises hormonales de leurs jeunes protagonistes.

Sean Anders, qui, avec son complice John Morris, a coécrit le scénario en s'inspirant d'All the Way (un ouvrage d'Andy Behrens), préfère plutôt évoquer l'influence de John Hughes (Sixteen Candles, The Breakfast Club), le pape des comédies adolescentes des années 80.

Un plaisir communicatif


«Je ne sais pas si nous sommes parvenus à faire le film qu'aurait fait Hughes s'il avait décidé de s'adresser à un public un peu plus vieux, indique l'auteur cinéaste. J'ai toutefois l'impression que certains passages de ses films seraient aujourd'hui frappés d'une cote réservée aux adultes de toute façon!»

Le caractère loufoque de certaines situations décrites dans le film, dont une virée inattendue dans un petit village amish, où la GTO bénéficie des bons soins d'un mécanicien de l'endroit (Seth Green), a en tout cas séduit Mardsen.

«D'autant plus que nous avons à peu près tous vécu ce genre de situation dans l'adolescence, ajoute-t-il. Nous avons probablement tous été le souffre-douleur de quelqu'un, dans la famille, à l'école ou ailleurs. Sean et John sont parvenus à tirer parti de ces situations parfois délicates pour élaborer une comédie qui, à mon sens, est hilarante. Je me rappelle encore les rires très francs de ma conjointe à la simple lecture du scénario!»

Et Mardsen de préciser ensuite qu'il ne choisit pratiquement pas ses rôles lui-même. Son épouse s'en charge!

«Jusqu'à maintenant, cet arrangement m'a très bien servi, explique-t-il en riant. Mon amoureuse adore lire des scénarios. Moi je déteste ça! Il m'est parfois arrivé de signer mon accord sur la seule foi de sa recommandation. N'est-ce pas une extraordinaire marque de confiance?»
L'acteur affirme en tout cas aimer l'aspect ludique d'une comédie qui assume entièrement son caractère outrancier.

«C'est très gratifiant quand un gag fonctionne car la réaction du spectateur est instinctive et immédiate. Il rit ou il ne rit pas. J'ai aussi l'impression que les gens ressentent la complicité qui se développe entre les acteurs à l'écran. Dans ce cas-ci, j'ai en tout cas le sentiment que notre plaisir est très communicatif. Du moins, je l'espère. Moi, j'étais le vieux de la bande. Je viens d'avoir 35 ans!»

Comme un vieux flashback des années 80, Mardsen a aussi pris plaisir à composer l'allure de son personnage fort en gueule. «Le plus troublant est que j'ai moi-même des relents de cette époque dans ma propre tenue vestimentaire! Là, j'ai pu m'en donner à coeur joie. Je n'ai même pas suivi les recommandations de la costumière et je suis allé moi-même faire le shopping pour habiller l'abruti que je joue. Les gens de l'équipe ont été un peu surpris quand ils m'ont vu arriver avec mes drôles de fringues, mais ils ont dû se rendre à l'évidence. Ou capituler, c'est selon!»

James Mardsen fait par ailleurs partie de la distribution de Nailed, la nouvelle comédie romantique de David O. Russell dans laquelle il donne la réplique à Jessica Biel et Jake Gyllenhaal. Russell, dont le précédent film est I Heart Huckabees, a la réputation de ne pas toujours être «facile» sur un plateau. «Je sais que David a parfois eu de la difficulté avec certains acteurs sur les tournages précédents mais cette fois, tout s'est déroulé dans l'harmonie. De mon côté, du moins.» Avec Cameron Diaz, l'acteur est aussi la vedette de The Box, le nouveau drame de science fiction de Richard Kelly (Donnie Darko), dont la sortie est prévue l'an prochain.

Sex Drive (Plein gaz en version française) prend l'affiche le 17 octobre. Les frais de voyage ont été payés par Films Séville (Summit Entertainment).