Trois ans après Pure, Jim Donovan livre son troisième long métrage, entouré de copains et avec le sentiment du devoir accompli, lui qui a accouché d'une oeuvre personnelle... dans tous les sens du terme.

Jim Donovan rêvait d'un film construit dans un cadre improvisé. Dans lequel tout n'est pas écrit d'avance. Une oeuvre trop impalpable pour les institutions... Qu'à cela ne tienne, le réalisateur allait financer son film autrement et s'entourer de sa femme comédienne (Carinne Leduc) et de ses amis (dont Romano Orzari - Omertà 3) pour donner forme à son histoire.

 

Muni de 35 000 $ et de l'appui d'acteurs prêts à se lancer dans une longue aventure, il a tourné au compte-gouttes (pendant neuf mois), 3 saisons, film dans lequel s'entrecroisent deux couples, que des grossesses soudaines risquent d'envoyer au fond d'un précipice, et d'un homme (Frank Schorpion), qui bouille de vengeance depuis qu'il a perdu sa fille unique.

Le premier couple (Caroline Néron et Romano Orzari), formé d'un mannequin dont la carrière au cinéma tarde à démarrer et d'un cadre en publicité, vit dans la ouate. Le deuxième (Carinne Leduc et Shawn Baichoo), formé de jeunes squeegees, est sans logis et vit de rêves et d'illusions. «Quand Carinne ne tournait pas, elle préparait la nourriture pour l'équipe, raconte Jim Donovan. Il n'y avait pas de maquilleuse. Tous les comédiens étaient responsables de leur look et de leurs costumes.»

«La moitié des dialogues a été improvisée, poursuit Donovan. Je voulais que les comédiens se posent eux-mêmes la question: qu'est-ce que ça signifie et entraîne comme conséquences d'avoir un enfant? Tout le monde a ainsi participé au processus créatif et ces conditions de travail étaient une garantie de liberté. J'ai trippé comme j'ai rarement trippé sur un plateau.»

3 saisons, projeté en grande première au FNC hier soir, est présenté à nouveau cet après-midi, à l'Ex-Centris, avant sa sortie en salle prévue au début de 2009.

Jim Donovan craint-il de nouveaux refus, maintenant qu'il a réussi à tourner un long métrage sans le soutien des institutions? «En travaillant ainsi, je ne prouve pas qu'on peut faire tout avec rien, mais qu'on peut faire tout quand on a la générosité des artistes, répond Donovan. Ce sont des projets sacrés. Ce n'est pas un mode de production, mais de création. J'ai assez confiance dans les institutions pour qu'elles fassent la part des choses. De toute façon, je ne pense pas pouvoir continuer ainsi, car je ferais faillite!»

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3 saisons, aujourd'hui, à 15 h 15, à l'Ex-Centris. En salle en janvier 2009.