Hollywood résiste à la crise. Les grands studios américains se félicitent des excellents résultats obtenus cette année aux États-Unis en dépit de la mauvaise conjoncture économique: leurs recettes ne devraient être que légèrement inférieures au montant record enregistré en 2007.

Elles s'étaient élevées l'an dernier à 9,7 milliards de dollars - le record absolu - et devraient être à nouveau proche de ce niveau en 2008, selon l'institut Media By Numbers, qui suit les chiffres du box-office. Les prix des places ont augmenté cette année, et le nombre de billets vendus a baissé de 5 % par rapport à 2007, où 1,4 milliard d'entrées avaient été enregistrées.

«L'an dernier, c'était le record absolu. (Aujourd'hui) la situation économique est mauvaise, et je pense que si nous pouvons avoir une nouvelle année record ou proche de ce niveau, nous serons tous très heureux», a déclaré Dan Fellman, chef de la distribution chez Warner. Ce studio a sorti le plus gros succès de 2008 aux États-Unis avec The Dark Knight, nouvel opus de la saga Batman, qui a rapporté 531 millions de dollars.

Hollywood résiste historiquement mieux aux récessions que de nombreux autres secteurs, le cinéma restant relativement bon marché comparé à d'autres formes de divertissement comme le théâtre ou les manifestations sportives.

Si la crise n'est pas sans effet sur la fréquentation des salles obscures, la liste des blockbusters de 2008 démontre la bonne santé de l'industrie cinématographique américaine. Avec 158,4 millions de dollars, The Dark Knight a battu un record: celui des recettes enregistrées le premier week-end de la sortie d'un film aux États-Unis. Le regretté Heath Ledger, qui y interprète le machiavélique Joker, pourrait être honoré d'un Oscar posthume en 2009.

Un autre superhéros, Iron Man, des studios Paramount et Marvel, monte sur la deuxième marche du podium avec un gain de 318,3 millions de dollars, suivi de près par Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal, de la Paramount (317 millions de dollars).

Autres gros succès de l'année: Hancock avec un Will Smith en superhéros atypique (studios Sony), le nouveau James Bond Quantum of Solace (Sony), le thriller Wanted  (Universal), et une série de films d'animation avec en tête d'affiche le petit robot WALL-E (Disney-Pixar).

Si les jeunes hommes restent le public le plus assidu, les spectatrices ont afflué dans les cinémas américains pour la comédie Sex and the City (Warner), Twilight (Summit Entertainment), mélange de romance et d'histoire de vampire, la comédie musicale Mamma Mia! (Universal) et le film-concert Hannah Montana et Miley Cyrus (Disney).

Les succès de l'été ont été d'une qualité supérieure au cocktail habituel de films d'action au scénario improbable et de comédies potaches. Les critiques ont aimé Iron Man et adoré WALL-E et The Dark Knight. La cuvée 2008 a montré que des films à succès n'ont pas besoin de reposer sur «un concept idiot», souligne Rob Moore, vice-président de la Paramount.

Pour le week-end de Noël, les Américains avaient le choix entre plusieurs films valant le détour comme la comédie Marley & Me et de possibles prétendants aux Oscars tels que The Curious Case of Benjamin Button, DouteThe Reader et Gran Torino.

Lorsque le public apprécie les films, il a tendance à revenir, ce qui ouvre de bonnes perspectives pour 2009, à condition toutefois que la qualité des productions suive, selon Paul Dergarabedian, patron de Media By Numbers. «Il est crucial aujourd'hui plus que jamais que les films tiennent leurs promesses, car les gens font attention à leurs dépenses. Ils doivent donc être satisfaits du produit», explique M. Dergarabedian.