Ben Affleck, Jennifer Aniston, Drew Barrymore, Jennifer Connelly, Scarlett Johansson... C'est comme si le « bottin des artistes « d'Hollywood s'était donné rendez-vous devant la caméra de Ken Kwapis pour mettre de la chair autour du best-seller écrit par deux des collaborateurs de Sex and the City: He's Just Not That Into You. Rencontre du troisième type. Et du quatrième. Et... ainsi de suite jusqu'à neuf.

S'il ne te téléphone pas, c'est qu'il ne veut pas te téléphoner. S'il ne couche pas avec toi, c'est qu'il ne veut pas coucher avec toi. C'est la règle, ma fille. Et ne te figure pas que tu es l'exception. L'exception est, par définition, exceptionnelle. La règle est la norme. Et la loi des probabilités veut que tu fasses partie de la norme.

C'était le message du livre pratique écrit par Liz Tuccillo et Greg Behrendt, respectivement scénariste et consultant pour la série Sex and the City, à partir d'une phrase lancée par ce dernier pendant un brainstorming. Gros succès qu'explique certainement le côté provocateur d'un titre... appliqué à toutes les sauces pendant 190 pages somme toutes ennuyantes. Le défi d'une adaptation cinématographique était là: mettre de la viande (des intrigues) autour de l'os (la phrase-titre).

«Nous avons imaginé une histoire à partir de chacun des titres de chapitre: He's Just Not That Into You... s'il ne veut pas t'épouser, s'il casse avec toi, etc.», résume la productrice Nancy Junoven, rencontrée à Los Angeles lors de conférences de presse organisées en vue de la sortie du film et qui est vraiment à l'origine du projet auquel elle s'est attelée avec les scénaristes Abby Kohn et Marc Silverstein.

De longs échanges ont suivi. «Nous parlions de nos histoires d'amour, de celles de nos amis, pour bâtir nos personnages et leurs démêlés amoureux, se souvient Marc Silverstein. Et quand nous nous sommes mis à l'écriture, nous avions un diagramme qui suivait le parcours de tous, la manière dont ils se croisent ou sont reliés.»

Parce que He's Just Not That Into You, c'est une fenêtre sur la vie de neuf personnages, cinq femmes et quatre hommes. «Ce n'est pas la comédie romantique traditionnelle qui va de gag en gag, mais quelque chose de plus profond, davantage dans l'émotion. Loin des clichés, quoi», assure le réalisateur Ken Kwapis (The Sisterhood of the Traveling Pants).

Et pour défendre ce «À vos marque... Prêts? Chassez!» urbain et moderne, une distribution tout étoile. Ben Affleck et Jennifer Aniston en couple heureux mais pas marié. Bradley Cooper et Jennifer Connelly en couple marié mais pas heureux... surtout lorsque Scarlett Johansson vient se glisser entre eux, tournant le dos à Kevin Connolly qui se pâme pour elle. Drew Barrymore, elle, cherche l'âme soeur par tous les moyens technologiques que lui offre l'ère moderne - et accumule ainsi les échecs.

«C'est un rôle qui a moins de temps à l'écran que les autres, mais je me suis identifiée à ce personnage. J'ai encore un téléphone mural, moi!» dit la comédienne qui est aussi productrice déléguée de ce film auquel elle tenait particulièrement, parce qu'elle croit en son message: «Ce que nous disons, c'est que les femmes - et les hommes - ne doivent pas avoir moins que ce qu'ils méritent, qu'ils doivent savoir comment ils veulent être traités et ne pas accepter moins.»

Trop analyser...

Servant de vecteurs principaux à ce message, Ginnifer Goodwin et Justin Long. Elle fréquente le bar dont il est le gérant. Il lui met les points sur les i en ce qui concerne la gent masculine - lui qui observe... et ne se commet pas; alors qu'elle cherche désespérément un compagnon, extrapolant avec ses copines sur le ton d'un «Je t'appelle».

«On a une telle tendance à trop analyser ces premières rencontres! s'amuse Justin Long. Les choses sont souvent beaucoup plus simples qu'on ne le croit.» «C'est vrai qu'on peut passer quatre heures à parler d'un échange qui a duré 30 secondes!» ajoute Ginnifer Goodwin qui assume totalement le côté «je suis en manque d'affection» de sa Gigi: «Elle aurait pu être agaçante, je sais, mais elle ne l'est pas à cause de la manière dont le personnage est écrit: elle est ouverte et résiliente et elle avance bravement... même quand c'est dans la mauvaise direction.»

Il faut dire que le projet, comme le souligne Drew Barrymore, est de ceux où il est possible pour à peu près tout le monde de trouver une porte d'entrée. Reconnaître untel. Un autre. Soi-même, peut-être. «Il y a un côté attachant à chacun des personnages... même au mien qui, au départ, semble ne pas avoir le beau rôle, signale Scarlett Johansson qui vient faire dérailler un couple heureux (en apparence). L'intention d'Anna n'est pas de voler le mari d'une autre, mais elle rencontre ce gars, ça clique entre eux, et elle croit sincèrement qu'il pourrait bien être celui qu'il est pour elle.»

L'avenir - le film, quoi - dira ce qu'il en est vraiment. Pour eux. Pour chacun des neuf personnages. Avec, à la clé, un horizon ou un cul-de-sac. Et, sur la route, des indices que certains verront et d'autres pas: «Les hommes bâtissent pour se rendre d'un point à un autre, résume Drew Barrymore. S'ils veulent vraiment vous contacter, ils en construiront un... ou, au minimum, sauront trouver votre numéro de téléphone!»

He's Just Not That Into You (Laisse tomber, il te mérite pas) prend l'affiche le 6 février. Les frais de voyage de ce reportage ont été payés par Alliance (New Line).