Les personnages de Push possèdent des pouvoirs extraordinaires. Mais contrairement aux superhéros, ils les cachent. Et se cachent. Rencontre avec les artisans de ce long métrage qui explore ce qui pourrait être l'autre côté du miroir des X-Men.

David Bourla est familier avec les voyages dans le temps. Enfin, quand il se met derrière le clavier de son ordinateur: il a signé les scénarios de «films à très petit budget» sur ce thème. C'est avec la même optique modeste qu'il a écrit Push. Le déclencheur: des recherches, comme-ça-juste-pour-voir, sur les pouvoirs paranormaux que posséderaient certaines personnes... et les expériences menées, par des instances gouvernementales, sur ces gens. Les nazis, pendant la Seconde Guerre mondiale. Les Américains et les Russes, pendant la Guerre froide. Pourquoi ne se poursuivraient-elles pas aujourd'hui?

Mettant en vedette Chris Evans (The Fantastic Four), Dakota Fanning (qui tient là son premier rôle post-enfance), Camilla Belle (qui tourne le dos aux victimes de When A Stranger Calls et de 10 000 B.C.) et Djimon Hounsou (dans un total contre-emploi pour qui se souvient de son personnage de In America), Push - dont l'enveloppe budgétaire a, depuis sa première version, été «poussée» vers le haut - raconte une poignée de ces «mutants» poursuivis par les membres d'une mystérieuse organisation appelée La division.

Son but: transformer ces gens pas tout à fait ordinaires en super-agents en augmentant leurs pouvoirs à l'aide de drogues. Le hic: à peu près aucun d'entre eux ne survit aux expériences. «Les héros de Push sont l'inverse des X-Men: ils ne portent ni collants ni cape, ils ne veulent pas sauver le monde, mais se sauver eux-mêmes», notait David Bourla lors de rencontres de presse tenues à Los Angeles.

Ainsi, Nick (Chris Evans), un «mover» (voir lexique), a passé sa vie à se cacher et à cacher son don. Jusqu'à ce qu'il soit rejoint pas Cassie (Dakota Fanning), une «watcher» qui, selon ses visions, a besoin de lui afin de retrouver une valise contenant 6 millions de dollars. Pour parvenir à leurs fins, ils doivent travailler avec Kira (Camilla Belle), une «pusher» qui est l'une des rares personnes à avoir survécu aux expériences menées par La division, qui est maintenant en cavale et poursuivie par l'agent Carver (Djimon Hounsou), puissant «pusher» et âme damnée de l'organisation qui a, lui aussi, besoin du contenu de la valise.

Une partie de ce cache-cache mortel se déroule à Hong-Kong. Pas le Hong-Kong que l'on voit habituellement dans les films. «Nous sommes allés dans des quartiers plus durs, plus sombres, là où il est plausible que vivent des gens qui cherchent à se cacher», explique le réalisateur Paul McGuigan.

Il recherchait une population locale à la Madagascar et une atmosphère à la Blade Runner. Le prix à payer: «Nous avions la permission de tourner, mais dans tels endroits, il est impossible de «diriger» la population sur place, poursuit-il. Nous cachions les caméras dans des camions et nous filmions par des trous. Les acteurs n'avaient donc en général droit qu'à une prise.»

L'effet est particulièrement réussi dans la scène du marché de poisson. «C'est la scène la plus excitante que je n'ai jamais tournée», fait Chris Evans qui y glisse sur le sol, un pistolet dans chaque main, entre les aquariums géants qui explosent sous les cris des «bleeders». Tournage mémorable pour lui... et pas que cinématographiquement parlant: «Je ne savais même pas qu'il existait autant d'espèces de poissons dans la mer», rigole-t-il. À preuve, quand on lui demande s'il a mangé quelque chose d'étrange là-bas, il répond: «Heu... la nourriture.»

Dakota Fanning admet avoir été, elle aussi, très dépaysée: «C'est la première fois que je vais dans un pays et que je ne parviens pas à apprendre un seul mot de la langue qui y est parlée», dit celle qui a par contre apprécié l'expérience de ce premier rôle où elle apparaît comme l'adolescente qu'elle est et non comme une enfant. Hey, elle doit même jouer à être saoule dans une scène! «Mais j'ai été «coachée» pour ça», sourit la jeune fille de 14 ans qui aime de son personnage «le fait qu'elle a un commentaire à faire sur tout, qu'elle est sarcastique... et dit des choses que, moi, je ne dirais pas». Par contre, le don de voir le futur, non merci, pas pour elle: «Trop stressant.»

C'est donc au scénariste que les journalistes ont posé la question concernant une suite de Push - le film se terminant par une ouverture sur un possible second volet. «On verra. Ça pourrait s'intituler Push Harder, pouffe David Bourla. Heu... d'accord, dit comme ça, ça prête à confusion. Vous en dites quoi?» Rien. On la rit encore.

Push (Push: La Division) prend l'affiche le 6 février. Les frais de voyage de ce reportage ont été payés par Summit Entertainment.

Quelques catégories de «mutants»

Quelques catégories de mutants

> Movers

Ils peuvent déplacer des objets par le seul pouvoir de leur esprit et, ainsi, manipuler le monde physique à leur avantage.

> Watchers

Ils peuvent voir l'avenir... mais le problème avec l'avenir, c'est qu'il est possible de le modifier quand on le connaît.

> Pushers

Ils peuvent implanter des idées dans le subconscient de toute personne qu'ils ont en face d'eux et, ainsi, les pousser à faire ce qu'ils désirent.

> Stitchers

Ils peuvent soigner par imposition des mains... mais, aussi, rendre leurs blessures à ceux qu'ils ont guéris.

> Bleeders

Ils peuvent faire éclater le verre et les vaisseaux sanguins par le seul son de leur voix.