Danny Boyle, le réalisateur de Slumdog Millionaire qui a reçu huit Oscars dimanche, a estimé mardi que le succès de son long métrage ne devait pas être considéré comme un signe de la renaissance de l'industrie britannique du cinéma.

«Il faut rester prudent en affirmant qu'il s'agit de la renaissance de l'industrie britannique du cinéma», écrit M. Boyle dans une tribune publiée dans le quotidien britannique The Times. «Ce n'est qu'un seul film. À tous les réalisateurs et scénaristes, je dis de persister. Continuez. Faites tout ce que vous pouvez», poursuit le réalisateur, qui a remporté dimanche l'Oscar du meilleur réalisateur.

Il a souligné que certaines sociétés de production comme Film4 - qui a produit son long métrage - et BBC Films étaient «des oasis. Ce serait une très mauvaise nouvelle si (leurs financements) devaient être réduits».

Une position partagée par le quotidien The Independent qui a souligné que le cinéma britannique a connu une «magnifique résurrection» ces dernières années mais «une gestion solide et des investissements sur le long terme sont nécessaires».

«Le succès de Slumdog Millionaire a montré ce dont est capable l'industrie britannique du cinéma, avec les soutiens appropriés», a indiqué le journal dans un éditorial. «Ce serait terriblement dommage si le voyage devait s'arrêter là».

D'autres journaux se sont montrés plus positifs, mettant l'accent sur le triomphe des Britanniques aux 81es Oscars: à côté du succès de Slumdog, Kate Winslet a remporté la récompense pour la meilleure actrice pour son rôle dans le film The Reader.

«La fabuleuse nuit du Royaume-Uni aux Oscars est un rêve de scénariste devenu réalité», a écrit le tabloïd The Sun. La cérémonie des «Oscars a été une soirée inoubliable pour le Royaume-Uni. Et un rappel dans ces temps difficiles que, avec courage, énergie et un soupçon de génie, nous pouvons toujours mener le monde quand il faut».