«On ne quitte pas les films, ce sont les films qui vous quittent», affirme Michael Caine, qui après plus de 50 ans de carrière, une centaine de longs métrages et deux Oscars, ne veut pas entendre parler de retraite.
  
À 76 ans, il incarne dans son dernier film, Is Anybody There? un magicien atteint par la maladie d'Alzheimer qui a du mal à s'habituer à la maison de retraite dans laquelle il a été placé.
 
 Mais celui qui a choisi son nom de scène en hommage à Ouragan sur le Caine assure que ce scénario n'a rien à voir avec sa vie. «(Le général) MacArthur disait que les vieux soldats ne meurent pas, mais disparaissent. C'est peut-être la même chose pour les vieux acteurs», a expliqué récemment Michael Caine à des journalistes à Beverly Hills.
  
«Je ne pense pas que l'on quitte les films, ce sont les films qui vous quittent. Dans certains cas, si vous n'avez pas de chance, cela arrive après votre premier film», a souligné l'acteur.
  
«Vous dites ‘je vais prendre ma retraite’, et quelqu'un vient vous voir pour vous donner un scénario, et vous ne prenez pas votre retraite», a-t-il remarqué. «Je n'ai pas de projet de film et je n'en cherche pas. Mais quelqu'un va peut-être me donner un scénario et je vais à nouveau travailler. Si l'on ne me donne pas de scénario que je veuille tourner, je prendrai ma retraite».
 
 «Mais il n'y aura pas d'annonce solennelle. Je resterai à la maison pour faire ce que je fais d'habitude: cuisiner, jardiner et écrire».
 
 Né Maurice Micklewhite en 1933, Michael Caine a grandi dans les faubourgs de Londres, fils d'une femme de ménage et d'un fort des halles, tombant amoureux de Hollywood après avoir vu un film de cowboys.
  
Il tourne dès les années 1950, mais ce n'est qu'en 1964 qu'il décroche la timbale avec Zoulou, classique du film d'aventure. Espion l'année suivante dans Ipcress, danger immédiat, il triomphe en 1966 dans Alfie, le dragueur qui lui vaut la première de ses six nominations aux Oscars.
 
 Depuis, l'acteur a été vu dans des dizaines de rôles, du flegmatique voleur de Braquage à l'italienne au majordome de Bruce Wayne alias Batman dans les deux dernières aventures de l'homme chauve-souris incarné par Christian Bale.
 
 Michael Caine vient de tourner le film policier Harry Brown où il joue un ancien commando devenu justicier après le meurtre d'un ami. Un rôle de «dur» aux antipodes de celui de Is Anybody There?.
  
«Aucun scénario ne m'a fait ça, et je ne pleure pas facilement, croyez-moi», a assuré l'acteur, dont un des amis est récemment mort de démence sénile. «Je venais de voir quelqu'un lutter pendant cinq ans contre (la maladie), donc je savais exactement ce qu'étaient Alzheimer et ses symptômes».
  
Si jamais un nouveau Batman se tournait, Michael Caine serait à nouveau de la distribution, mais l'acteur a souligné que le metteur en scène Christopher Nolan avait d'autres projets dans l'immédiat.
  
Interrogé sur la crise de nerfs de Christian Bale sur un tournage, révélée récemment par un site internet, Michael Caine a assuré avoir été «stupéfait». Une telle attitude ne correspond pas à la personnalité de son compatriote, selon lui.
  
Mais le vétéran du grand écran, qui reconnaît avoir lui aussi eu ses moments de colère lors de tournages, dit n'avoir pas oublié ce que lui avait un jour dit le metteur en scène James Clavell, ancien prisonnier des Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale, sur les vertus de la maîtrise de soi.
  
«Depuis ce jour, je ne me suis plus jamais mis en colère sur un plateau. Maintenant, je rentre chez moi et je hurle sur les enfants», plaisante-t-il.