«Je ne suis pas schizophrène!» s'écrie l'acteur Jean Dujardin, à nouveau dans un rôle qu'il adore et qui lui colle à la peau, celui de l'espion OSS 117, dans «Rio ne répond plus», qui sort mercredi.

Malgré ses dénégations amusées, Jean Dujardin, venu à la rencontre de la presse dans un grand hôtel parisien pour la promotion du film, rit souvent comme OSS 117, de son vrai nom Hubert Bonnisseur de la Bath, devenu sa «seconde nature», selon le réalisateur Michel Hazanavicius.

L'acteur avoue une véritable tendresse pour ce héros crétin, très ignorant, foncièrement franchouillard, et qui dans ce deuxième opus se révèle franchement réactionnaire, misogyne et à l'occasion raciste, mais en toute candeur.

«C'est une rencontre avec un personnage assez intéressant, entre le premier, le deuxième et le troisième degrés, il y a des choses à faire», dit-il.

«J'avais l'impression qu'il ne m'avait jamais véritablement quitté... il est avec nous en ce moment, il nous entend», plaisante l'élégant Dujardin en roulant des yeux.

L'action de ce 2e volet tourné au Brésil, se passe douze ans après «Le Caire Nid d'Espions», sorti en 2006 et salué par un vaste succès critique et public.

Parti sur les traces d'un microfilm compromettant pour l'État français, OSS doit collaborer avec les services secrets israéliens, le Mossad, et s'allier à leur séduisant agent Dolores (Louise Monot) pour capturer un ex-officier nazi.

«Ce métier est déjà un prolongement de l'enfance, mais là encore plus, en jouant un agent secret et en plus à Rio, on est dans la grande salle de jeux de mon imaginaire quand j'avais huit ou dix ans, que je jouais dans les bottes de paille...», dit Jean Dujardin, âgé de 36 ans.

Affirmant «prendre beaucoup de plaisir» à faire l'acteur, il évoque un tournage éreintant mais semé de «fous-rires avec (ses) partenaires».

«Avant d'être un film qui rejoint l'industrie du cinéma, ça reste quatre mois de plaisir à nous, en équipe, en autarcie complète», dit le comédien, révélé par la série télévisée à succès «Un gars, une fille» au côté de sa compagne Alexandra Lamy.

«OSS 117 : Rio ne répond plus» est bourré de références au cinéma d'action américain mais aussi aux films de catch mexicain des années 60, dit son réalisateur, grand cinéphile co-auteur du «Grand détournement», un bout-à-bout d'extraits de films de la Warner, doublés avec des dialogues fantaisistes.

Avant de jouer, Jean Dujardin dit avoir visionné les films de Paul Newman «qui était plus dans la décontraction que le Sean Connery des années 50», mais aussi de Dean Martin, ou encore «Harper détective privé» et «Matt Helm».

«Rio ne répond plus» recèle des clins d'oeil à «L'homme de Rio», notamment dans la scène où OSS est entouré de beautés au bord d'une piscine. Mais, même si son admiration pour Belmondo est connue, Dujardin nie s'être inspiré du jeu et de la démarche élastique de celui-ci.

«Singer Jean-Paul c'est impossible, la filiation qu'on nous attribue c'est je pense, dans l'humeur, le plaisir du jeu... mais je ne lui fais pas les poches!», lance-t-il.