Après plus de neuf mois de conflit larvé, les acteurs et les producteurs de Hollywood ont annoncé vendredi avoir enfin conclu un accord provisoire sur les modalités de la convention collective qui les lie.
   
Ce nouveau texte, devant encore être approuvé par la direction et la base du principal syndicat d'acteurs américain (Screen Actors Guild, SAG), remplacera le contrat triennal régissant les conditions de travail des acteurs au cinéma et à la télévision aux États-Unis, qui avait expiré le 30 juin 2008.
   
Marquées par des ruptures à grand fracas et des menaces de grève, les discussions entre l'Alliance des producteurs de cinéma et de télévision (AMPTP) et le SAG étaient jusqu'ici restées infructueuses. En l'absence de nouvel accord, les comédiens continuaient à travailler depuis neuf mois selon les termes du précédent texte.
   
«L'AMPTP et le SAG annoncent aujourd'hui que les parties sont parvenues à un accord provisoire sur une convention collective», ont indiqué les deux organisations dans un communiqué commun, sans donner davantage de détails.
   
«Les détails de la convention, couvrant les programmes de télévision et les films, ne seront pas dévoilés avant leur examen» par l'instance dirigeante du SAG, dimanche, selon la même source.
   
Pour entrer en vigueur, le texte devra ensuite être approuvé par la base du syndicat, qui compte quelque 120 000 membres.
   
Hollywood vivait depuis neuf mois une situation de conflit larvé, même si le SAG n'avait pas réussi à dépasser des dissensions internes pour organiser une grève.
   
Ni le SAG, ni l'AMPTP n'avaient officiellement confirmé des informations de presse ces dernières semaines, selon lesquelles des négociations avaient eu lieu depuis l'échec des derniers pourparlers en date, en février.
   
Début avril, le Los Angeles Times, citant des sources proches des parties, avait révélé que des discussions en coulisses avaient eu lieu entre la direction du SAG et des producteurs.
   
Dans ses dernières négociations, le SAG réclamait notamment une hausse des salaires pour les acteurs touchant moins de 100 000 dollars par an, et une augmentation des dividendes sur les ventes de DVD et d'oeuvres exploitées sur Internet et sur les «nouveaux médias» numériques.
   
Mais les studios accusaient le SAG de manque de réalisme, affirmant que ces médias n'étaient pas encore rentables.
   
Ce conflit avait provoqué un malaise au sein du syndicat, certains acteurs de premier plan faisant valoir contre leur direction que la situation économique actuelle n'était pas propice à des revendications sociales, et pressant le syndicat de ne pas lancer de procédure d'autorisation de grève.
   
Une telle autorisation devait être soutenue par 75% des bulletins exprimés pour être approuvée. Mais quelque 1400 membres, dont des acteurs influents comme George Clooney, Susan Sarandon et Sally Field, avaient appelé la direction du syndicat à signer un compromis avec l'AMPTP, contestant une stratégie d'affrontement.
   
Fin janvier, le directeur et négociateur en chef du SAG, considéré comme un partisan de la ligne dure face au patronat, avait été remercié, semblant ouvrir la voie à un déblocage des pourparlers.
   
Cette menace d'un mouvement social intervenait alors que Hollywood se remettait d'une grève des scénaristes qui avait paralysé l'audiovisuel américain pendant l'hiver 2007-2008. Ce conflit de 100 jours avait provoqué un manque à gagner de deux milliards de dollars, selon des estimations indépendantes.