L'arrivée de Terminator Salvation marque le 25e anniversaire de naissance d'une franchise qui a marqué autant la carrière de James Cameron que celle d'Arnold Schwarzenegger. Ce nouvel opus en fera-t-il autant pour McG et Christian Bale?

Quand McG s'est envolé vers l'Angleterre afin d'aller lui proposer un rôle dans un nouveau Terminator, Christian Bale, l'interprète de Batman dans Batman Begins et The Dark Knight, a beaucoup hésité.
«Ce n'est pas tant le fait de participer à une autre franchise qui me préoccupait alors, a espliqué l'acteur la semaine dernière au cours d'une rencontre de presse à Los Angeles. À cet égard, je ne calcule rien. Mais quand on m'a offert le rôle une première fois, j'estimais que la trilogie se suffisait à elle-même, qu'il n'y avait rien de nouveau à ajouter. Cela dit, les producteurs et McG se sont montrés convaincants!»

McG, de son vrai nom Joseph McGinty Nichol, a d'ailleurs emprunté une approche complètement différente de celle qu'a adoptée J.J. Abrams avec le récent Star Trek.

Alors que ce dernier s'est appuyé sur sa relative indifférence envers la série pour relancer la franchise de façon éclatante, McG affiche sans réserve son admiration pour les trois films de la série «Terminator», particulièrement les deux premiers, réalisés par James Cameron.

Mais comment relancer au cinéma une franchise dont le récit ne semble plus offrir de nouvelles pistes? La fin du monde n'est-elle pas survenue dans Terminator 3: Rise of the Machines, le troisième volet réalisé il y a six ans par Jonathan Mostow?

Les scénaristes John Brancato et Michael Ferris - les mêmes qui avaient écrit le troisième épisode - ont trouvé la solution en campant une nouvelle intrigue dans un monde apocalyptique. En 2018, soit 14 ans après le fameux «jour du Jugement» et la victoire de la machine sur l'homme, SkyNet a décidé d'en finir avec les survivants. La lutte sera féroce et sans merci, McG concoctant volontairement un film à sensations fortes. Une orgie de bruit, de fureur, de métal et de feu.

En même temps, celui qui a d'abord fait sa marque dans le monde du clip avant de réaliser Charlie's Angels et We Are Marshall, tenait à ce que le récit soit aussi très fort sur le plan dramatique. Au point où il pourrait se suffire à lui-même, même sur une scène de théâtre!

«Euh... On ne parle quand même pas d'un texte de Brecht ici! commente Bale en ramenant les choses dans leur plus juste perspective. C'est Terminator! Cela veut dire que l'on entraîne le spectateur dans une randonnée de montagnes russes. Je vois mal comment nous pourrions transposer cela sur une scène!»
D'autant plus que McG tenait aussi à mettre l'accent sur l'aspect sensoriel de l'histoire en plongeant les acteurs dans un contexte bien réel.

Entre bonnes mains

La présence d'un acteur de la trempe de Christian Bale, dont l'intensité est notoire, a bien entendu poussé les artisans à modifier leur approche sur le plan créatif. «Christian n'est pas intense, rectifie McG. Je dirais plutôt qu'il est dévoué. Dévoué au film principalement.»

Bale a ainsi emmené avec lui Jonathan Nolan, frère de Christopher et coscénariste de The Dark Knight, afin de retravailler le scénario de Terminator Salvation.

«Très franchement, je ne pensais pas qu'on pourrait en tirer quelque chose de bien au départ, explique l'acteur. C'est la raison pour laquelle j'ai d'abord refusé. Plusieurs fois. Puis, la grève des scénaristes est survenue. À mon sens, cette pause a été très bénéfique pour le film. Aussi, McG est un rassembleur hors pair. Alors j'ai finalement pris le risque, même si, dans mon entourage, on se montrait plus sceptique. Plus on fait preuve de scepticisme autour de moi, plus j'ai envie de me lancer! Je crois que la franchise est entre bonnes mains.»

McG reconnaît que la présence de Bale, l'acteur qu'il souhaitait recruter dès le départ, a modifié le cours des choses. «Tout simplement parce qu'au début, nous lui avons offert le rôle de Marcus Wright!» explique le cinéaste.

Wright, un nouveau personnage, est le pivot de cette nouvelle intrigue. Ce condamné à mort resurgit du passé et se retrouve dans ce monde pour le moins étrange, avec à la clé une mission dont John Connor, le personnage qu'incarne finalement Bale, aura du mal à saisir la teneur.
«Dans la première version, Marcus occupait une place plus importante que John dans le récit, ajoute McG. À partir du moment où Christian a manifesté le désir d'incarner John plutôt que Marcus, il a fallu réaménager le script.»

L'acteur australien Sam Worthington a été choisi pour incarner Marcus Wright. Le jeune acteur est aussi la vedette du très attendu Avatar, le nouveau film de James Cameron, le créateur de Terminator.

«James est tellement pris par la post-production d'Avatar qu'il n'a pas vraiment le temps de se préoccuper de Terminator 4, observe l'acteur. Cela l'intéresse, bien sûr, mais il regarde tout cela de loin.»

Quant à Arnold Schwarzenegger, qui a été des trois premiers opus avant de se lancer en politique et d'être élu gouverneur de l'État de la Californie, un rôle lui a évidemment été offert.

«Arnold aurait bien voulu participer mais il trouvait un peu délicat de laisser son poste une journée ou deux pour venir sur un plateau de cinéma. Il craignait que les Californiens estiment qu'il perdait son temps. Il nous a toutefois donné son accord pour que des scènes tirées des vieux films puissent être insérées dans ce nouvel épisode.»

Terminator Salvation (Terminator Rédemption en version française) prend l'affiche le 22 mai.
Les frais de voyage ont été payés par Warner Brothers.