Sophie Marceau et Monica Bellucci réunies pour la première fois à l'écran, l'invitation était alléchante. On a déchanté assez vite. Après un quart d'heure du thriller mélodramatico-fantastique Ne te retourne pas, on avait seulement le goût de faire fi du titre et chercher la sortie par-dessus notre épaule.

Ce second long-métrage de la jeune réalisatrice française Marina De Van (Dans ma peau), présenté hors compétition, s'inscrit en droite ligne dans le cinéma fantastique espagnol des dernières années, style Les autres et L'orphelinat. D'où un fort sentiment de déjà-vu.

La première heure est l'affaire de Sophie Marceau. Son personnage d'écrivaine se sent devenir folle. Tout lui devient de plus en plus étranger : mari, enfants, son environnement... La dame est tout simplement en train de devenir une autre.

Cette autre, c'est Monica Bellucci qui fait son entrée en seconde partie, à la faveur d'une transformation physique assez étrange. Sophie Marceau se retrouve alors dans la peau de la belle Italienne, à la recherche de son identité perdue et de ses souvenirs d'enfance.

Sophie Marllucci... Monica Bellarceau... Sonica Marlucci... Moniphie Bellarceau... On ne sait plus trop tellement les deux femmes ne font qu'une, sauf qu'il faut se fendre les cheveux en quatre à tout bout de champ pour savoir laquelle est laquelle.

Tout cela pour conduire à un exercice plutôt vain, où la réalisatrice multiplie les entourloupettes et d'agaçants effets sonores pour rendre son histoire encore plus compliquée et installer la peur. Ce film aurait été original il y a 20 ans, mais de nos jours, surtout avec son «punch», on commence à connaître la recette.

Sans la présence de ces deux gros noms au générique, Ne te retourne pas n'aurait jamais trouvé son chemin jusqu'à Cannes. Mais pour un festival qui carbure aux vedettes, il était bien difficile de lever le nez sur ce duo capable de faire tourner bien des têtes...