À l'occasion de la journée mondiale de l’environnement, Yann Arthus-Bertrand (auteur de La Terre vue du ciel) et Luc Besson lanceront demain Home, un documentaire environnementaliste présenté gratuitement à la télé et au cinéma dans plus de 100 pays ou sur l’internet (notamment sur YouTube). À la fois esthétique et engagé, il vise à montrer la fragilité de notre environnement et l’urgence de le protéger.

Au Québec, RDI présentera l’oeuvre vendredi soir à 19h30, sans publicité.

La Fondation David-Suzuki organise aussi un visionnement vendredi au Palais des Congrès (complet). Personne n’a payé pour le présenter.

«Au début, Yann (Arthus-Bertrand) voulait un film économiquement neutre, racontait jeudi après-midi Luc Besson à La Presse. Il devait redistribuer l’argent à des associations. Puis on a décidé d’en faire plus en l’offrant gratuitement, parce que la gratuité permet de rejoindre un public encore plus grand. On a donc trouvé un commanditaire pour payer le film (12 millions d’euros).»

Le premier visionnement de Home a déjà eu lieu plus tôt jeudi à Tahiti. Il doit ensuite être vu au Japon, en Inde, en Europe puis au Canada. Des visionnements publics sont notamment organisés au Champ-de-Mars de Paris, au Trafalgar Square de Londres et à Times Square à New York.

On pourra y voir ce qui ressemble à une version cinématographique du livre La Terre vue du ciel. Le film d’Arthus-Bertrand est tourné entièrement à partir du ciel. Il a accumulé plus de 500 heures d’images partout sur la planète, du Sénégal au Groenland en passant par l’île de Pâques.

«On avance d’image en image, comme si on survolait la Terre en avion, pour raconter avant tout l’histoire extraordinaire de la vie. C’est un miracle inouï. (…) L’homme découvre le feu jusqu’au pétrole. Et là, il y a une formidable accélération qui finit par devenir anxiogène, parce qu’on réalise que l’homme déconne complètement. Ce qui est catastrophique, ce n’est pas ce problème environnemental. C’est le fait qu’on n’y réagisse pas», explique-t-il.
 
Besson et Arthus-Bertrand assurent qu’ils n’ont pas la prétention de changer le monde avec un film. Par leur stratégie de distribution massive, ils espèrent fouetter le maximum de gens pour leur rappeler l’urgence d’agir.

«Notre réaction me fait penser à celle d’un patient à l’ongle incarné, avance Besson. Ça enfle et on lui dit que ce n’est pas grave. Puis la gangrène arrive, et il ne bouge pas, il s’habitue au problème. À la fin, il faut amputer toute sa jambe. Nous, on dit clairement aux gens que ça fera mal, mais qu’il faut soigner le problème avant qu’il ne soit trop tard.»