En 2007, Christian Larouche et Caroline Héroux lançaient À vos marques... party !, le premier film pour ados fait au Québec.

Deux millions au box-office et deux années plus tard, les producteurs ont remis ça avec À vos marques... party ! 2, une suite aux aventures du premier volet. La formule reste presque inchangée.

À vos marques... party! 2 ressemble à peu de films québécois. Voilà la suite d'un film pour ados, produit avec le soutien du privé et une aide minimale de la SODEC en postproduction. Voilà un film grand public, tourné avec un budget plutôt modeste (3 millions), sorti avec de grandes ambitions (près de 100 écrans).

«Ça a été difficile», concède Christian Larouche. Alors qu'ils espéraient obtenir des fonds de la SODEC dès leur premier dépôt, Christian Larouche et Caroline Héroux ont finalement dû trouver leur financement du côté du privé. «On aurait pu se représenter (à la SODEC), mais on perdait notre momentum», explique Caroline Héroux.

Le premier film prenait fin sur l'inévitable bal de fin d'année au cours duquel les couples s'affichaient après bien des tergiversations. Tourné deux ans plus tard, le deuxième film démarre cinq mois après le bal dans le contexte d'une compétition de natation organisée à Québec. «On est sortis de l'école: on a une histoire plus adulte, même si les personnages ont 17 ans», estime Christian Larouche.

Jugez plutôt: l'intérêt de Gaby pour la natation décline quand vient le temps des championnats internationaux de Québec. Fred, son petit ami, est quant à lui plus motivé que jamais. Entourés du père de Gaby et de sa petite amie Peggy ainsi que de leurs amis, Gaby et Fred vont vivre, le temps d'un week-end, un méli-mélo sentimental, familial et amical.

Le film louvoie donc entre des thèmes a priori très «ados» (le sexe ne fait toutefois que l'objet d'évocations pas toujours subtiles) et des thèmes plus «familiaux» (la relation père-fils-fille, la vie après la classe, etc.), loin du genre adopté dans Tout est parfait, À l'ouest de Pluton ou J'ai tué ma mère, trois récents films québécois portant sur l'adolescence. «On ne voulait pas faire un film d'ados avec de la drogue, de l'alcool, du suicide», précise Christian Larouche.

À vos marques... party! 2
reste fidèle aux valeurs qui ont fait le succès du premier film, croient les comédiens. «Mon père trouve que c'est une belle jeunesse», glisse Guy Jodoin.

«C'est un film porteur d'espoir», estime Mélissa Désormeaux-Poulin. «J'aime qu'il y ait une dimension plus fantasmée, plus idéalisée», dit Sylvie Moreau.

Avec 2,1 millions de dollars au box-office et des records d'audience pour la diffusion, sur Super Écran, d'À vos marques... party!, les producteurs ont bon espoir de retrouver leur public, enrichi, peut-être, de leurs parents. «Les jeunes sont fanatiques des comédies, ils aiment avoir un film à leur image, au Québec», croit Caroline Héroux.

Dans un paysage marqué par la comédie pour adultes (Cruising bar) ou le film d'auteur, les producteurs estiment occuper un créneau négligé.

«Il y a une place à prendre pour ce genre de films et À vos marques... party! l'a bien prise, explique la productrice et coscénariste. Face aux intellectuels qui regardaient le film avec dédain, on peut dire que le film se tient bien.»

Distribué par la nouvelle maison de Christian Larouche (Les Films Christal, maintenant propriété d'Entertainment One), À vos marques... party! 2 sortira sur au moins 92 écrans. «On est dans le trafic, dans la grosse circulation», juge le distributeur, à l'aune des sorties de films hollywoodiens.

Une originalité: le film arrive un mercredi plutôt qu'un vendredi, comme c'est souvent le cas pour les primeurs. «Je me suis dit: on a une notoriété, on fesse dans le trafic. On va se positionner avant Transformers. La plupart des étudiants finissent le 17, alors on s'est dit, on y va le 17», dit Christian Larouche. «On est très nerveux, mais je suis plus fière du deuxième que du premier», assure Caroline Héroux.