Personne ne pourrait blâmer les Autrichiens d'en vouloir à Sacha Baron Cohen, dont le nouveau film, Brüno, le montre interprétant un amoureux de la mode homosexuel qui ne veut que «réaliser le grand rêve autrichien: trouver un emploi et acheter un donjon pour y élever une famille».

Certes, la comédie de Baron Cohen, qui reprend dans son film tous les clichés imaginables reliés à l'Autriche, pourrait en offenser plus d'un, mais la majorité des Viennois ont choisi de ne pas en faire tout un plat.

Certains attendent même le film avec impatience, comme en témoignent les nombreux concours de sosie du personnage organisés au pays de Brüno. Une chroniqueuse du journal Kurier, Doris Knecht, a même remercié le personnage dans son blogue, déclarant que «l'Autriche a un nouvel ambassadeur».

L'ambassadeur de l'Autriche en sol britannique, Emil Brix, ne partage toutefois pas son enthousiasme pour le personnage toujours habillé de vêtements très courts et très serrés. Le diplomate s'est en effet dit offensé par les références à Hitler et à Josef Fritzl - qui a emprisonné sa fille dans un donjon pendant 24 ans en plus de lui faire sept enfants - lancées avec désinvolture par Brüno.

Un porte-parole du ministère autrichien des Affaires étrangères, Peter Launsky-Tieffenthal, ne semble quant à lui pas trop s'en faire avec la comédie de Sacha Baron Cohen.

Selon lui, «les Autrichiens aiment rire d'eux-mêmes, en autant que cela ne blesse personne». Il a même ajouté à la blague qu'il espérait que l'industrie des Lederhose, ces culottes courtes traditionnelles, puisse profiter de la sortie du long métrage.