Au moment où il a écrit Les grandes chaleurs sous forme de pièce de théâtre, il y a une vingtaine d'années, Michel Marc Bouchard n'avait jamais envisagé de la retrouver un jour sous une autre forme.

«Quand la productrice Valérie Bissonnette a affiché son intérêt en ce sens, j'ai trouvé cette idée d'adaptation valable, explique l'auteur. Les conventions n'étant pas du tout les mêmes, j'ai toutefois dû remanier les choses de fond en comble. En fait, il ne s'agit pas tant d'une réécriture que d'un prolongement. À l'arrivée, il ne doit pas rester plus d'une vingtaine de répliques de la pièce.»

Après Les feluettes (Lilies de John Greyson), Les muses orphelines (Robert Favreau) et L'histoire de l'oie (Tim Southam), Les grandes chaleurs est la quatrième pièce de Bouchard à avoir droit à son adaptation cinématographique. «J'ai été bien servi par le cinéma jusqu'à maintenant, reconnaît l'auteur. Je n'ai d'ailleurs aucune difficulté à laisser un texte entre les mains d'un metteur en scène. Je suis déjà habitué à cela au théâtre.»

La collaboration avec Sophie Lorain a été particulièrement étroite. Au point où le scénariste s'est retrouvé sur le plateau «en touriste» pendant toute la durée du tournage, simplement pour le plaisir de voir ses personnages prendre forme sous ses yeux.

«Ce sont tous des personnages qui sont dans l'action, observe-t-il. Nous ne voulions pas qu'ils tombent dans la complaisance de la réflexion.»

De Sophie Lorain, il loue la grande maîtrise.

«La plus belle chose que Sophie a apportée au film est son humanité. Elle fait aussi preuve de grande sensibilité sans ne jamais tomber dans la sensiblerie. Je savais que ce film allait être charmant, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il soit charmant à ce point-là!»

Michel Marc Bouchard signe par ailleurs un scénario original sur Christine de Suède, que portera à l'écran le cinéaste finlandais Mika Kaurismaki (Helsinki, Napoli). «Les producteurs m'ont contacté; j'ai trouvé l'idée intéressante, même si je ne connaissais pas le personnage au départ. J'ai fait de la recherche pendant un an avant de me mettre à l'écriture. Je rencontre d'ailleurs Mika le mois prochain à Toronto pour discuter de tout cela.»