Les duos masculins font un tabac au cinéma. Le Québec n'y échappe pas avec Bon Cop, Bad Cop et De père en flic. Actuellemement en fin de tournage, Le colis mise aussi sur un tandem comique, Gildor Roy et Emmanuel Bilodeau. Mais, coup de fraîcheur, l'inspiration vient davantage des Français que des Américains.

La réalisatrice et scénariste Gaël D'Ynglemare et l'humoriste Jean-Marie Corbeil, responsable des dialogues, sont des admirateurs de Francis Veber, Louis de Funès et Pierre Richard. Ils ont concocté un film qui se veut drôle et touchant sur les mésaventures de deux hommes complètement différents, un messager criblé de dettes et un homme d'affaires qui a tout perdu.

«Je suis fascinée par l'univers masculin, avoue la cinéaste Gaël D'Ynglemare sur le plateau de son premier long métrage. L'amitié masculine et la façon des hommes d'exprimer leur affection me touchent beaucoup. C'est un film nord-américain dans le sens que les hommes européens sont plus fiers de leur masculinité.»

Son dialoguiste et conjoint, Jean-Marie Corbeil, croit tout de même qu'il y a une «saveur française» dans le film de sa blonde, née dans l'Hexagone. «Les personnages principaux, dit-il, ne sont pas très loin de ceux des Gérard Depardieu et Pierre Richard.»

De son côté, Gildor Roy se dit heureux de jouer à contre-emploi dans Le colis. Lui qu'on a confiné un peu trop aux rôles de niais ces derniers temps interprète un professionnel de l'immobilier fin renard mais joueur invétéré.

«L'intérêt de jouer est de faire toujours des choses différentes. C'est trippant parce que c'est quelque chose que je n'avais jamais fait avant», dit l'acteur, qui ne connaissait pas Emmanuel Bilodeau avant le tournage du film.

«On a vraiment cliqué ensemble. On a commencé à parler de projets. Je pourrais retourner au théâtre avec lui. Je m'ennuie de ça», ajoute-t-il.

De longues scènes

Même son de cloche du côté d'Emmanuel Bilodeau. Celui-ci se montre satisfait de voir qu'une jeune cinéaste, à l'ère des plans rapides télévisuels, ose laisser le temps aux acteurs de donner le rythme voulu à une scène.

«On a eu du plaisir à tourner des scènes plus longues, raconte-t-il. C'est rarissime. J'ai hâte de voir ce que cela donnera. Aussi, j'ai rarement autant répété pour un film. Gaël est surprenante de maturité.»

Les premiers films restent toutefois des coups de dés. Le producteur Yves Fortin le sait mieux que quiconque, lui qui en a produit plusieurs au cours des 20 dernières années.

«Les budgets de cinéma n'ont pas augmenté au rythme de l'inflation, souligne-t-il. On avait plus d'argent pour le premier film de Robert Favreau, Portion d'éternité, en 1986 que pour le premier de Gaël D'Ynglemare en 2009. Ça donne une idée. On fait des miracles avec 2 millions de dollars.»