Avec 240 longs métrages, le FFM peut se vanter de battre ses propres records, poursuivant sa tendance inflationniste (on en comptait 234 en 2008, 230 en 2007, 215 en 2006 et 180 en 2005). Au programme, beaucoup de premières mondiales (130), beaucoup de pays représentés (78) et, parfois, une impression de jamais vu.

Du côté de la compétition, le FFM a confirmé la venue de Miller père et fils (Je suis heureux que maman soit vivante) et celle de Tony Gatlif (Liberté). On retrouvera les nouveaux films de Mohsen Aniryoussefi (Secret d'homme), qui avait été révélé à Cannes en 2004, et de Felice Felina (La physique de l'eau, présenté cette année à Karlovy Vary). Seul film québécois en compétition, le dernier de Roger Cantin (Un cargo pour l'Afrique).

Hors-concours, le FFM mise aussi sur quelques valeurs sûres: le dernier Danielle Thompson (Le code a changé), le biopic Soeur Sourire de Stjin Coninx, les retrouvailles Isabelle Huppert-Benoît Jacquot pour Villa Amalia, le dernier Andrzej Wajda (Tatarak, présenté cette année à Berlin), La poussière du temps de Theo Angelopoulos ou, plus surprenant, le premier Didier Bourdon (Bambou).

Le Canadien John N. Smith, récompensé par le FFM en 1986, revient avec une coproduction Canada/Irlande, Love & Savagery. On pourra aussi découvrir Le petit soldat de la Danoise Annette K. Olesen (présenté à Berlin). Le documentaire de Gu Jun sur la transformation de Beijing pour les Jeux olympiques (The Everlasting Flame: Beijing Olympics) fera sa première hors de Chine à Montréal. «Je dois admettre que nous avons d'excellents rapports avec la Chine», a dit hier Serge Losique.

Enfin, l'imposante section Regards sur les cinémas du monde (106 longs, 70 courts). Citons parmi eux, les films réalisés par plusieurs cinéastes remarqués, sur la scène internationale - Le temps de la comète, de Fatmir Koçi; Blind Company, d'Alkinos Tsilimidos, dont le premier film avait été récompensé par le FFM en 1994; ou encore Thanks Maa, d'Irfan Kamal, remarqué à Édimbourg. Enfin, le choix de l'Azerbaïdjan pour les derniers Oscars, Forteresse, de Shamil Najafzada, se retrouve parmi la sélection.

On peut aussi constater que le FFM porte très bien son nom: du monde. Bien des cinématographies sont invitées à Montréal. Mentionnons, outre le Japon (Izuchi Kischu ou Sion Sono), la Géorgie (Zaza Urushadze) la Lituanie (Gytis Luksas), la Serbie (Vladimir Paskaljevic) et Cuba (Rebeca Chavez).

Zones d'ombre

À côté de la programmation, les organisateurs du FFM ont confirmé peu de choses. Pas de membres du jury encore, puisque certains noms doivent être vérifiés; pas encore de liste d'invités. On retient tout de même, du côté des documentaires, la présence de Kent Nagano aux côtés de Félix Lajeunesse pour Tusarnituuq! Nagano au pays des Inuits; la présentation du Marching Band de Claude Miller et, celle, le 6 septembre, du documentaire sur Béjart (Le coeur et le courage, Béjart Ballet Lausanne). La soirée s'ouvrira sur une performance de Gil Roman. Le FFM aura lieu du 27 août au 7 septembre.

Programmation du FFM: www.ffm-montreal.org

 

En compétition au FFM

Cessez-le-feu, de Lancelot von Naso (Allemagne)
André ne veut pas faire la sieste, de Daniel Bustamante (Argentine)
Un cargo pour l'Afrique, de Roger Cantin (Canada)
La tisseuse, de Quan An Wang (Chine)
Love and Rage, de Morton Giese (Danemark)
On verra demain, de Francisco Avizanda (Espagne/France)
Liberté, de Tony Gatlif (France)
Je suis heureux que ma mère soit vivante, de Claude Miller et Nathan Miller (France)
Secret d'homme, de Mohsen Amiryoussefi (Iran)
La physique de l'eau, de Felice Farina (Italie)
Cher docteur, de Miwa Nishikawa (Japon)
La femme de Villon, de Kichitaro Negishi (Japon)
Strayed, d'Akan Satayev (Kazakhstan)
Enen, de Feliks Falk (Pologne)
Je suis à toi, de Mariusz Grzegorzek (Pologne)
Saint-Georges tire sur le dragon, de Srdjan Dragojevic (Serbie, Bulgarie, Bosnie)
9:06, d'Igor Sterk (Slovénie, Allemagne)
Will You Marry Us?, de Micha Lewinsky (Suisse)
Coeur animal, de Séverine Cornamusaz (Suisse, France)
Redland, d'Asiel Norton (É.-U.)