Le champion incontesté du box-office québécois en 2009, De père en flic, pourrait faire l'objet d'un remake aux États-Unis. Un important producteur hollywoodien tente présentement de le vendre à un grand studio de Hollywood.

«C'est un producteur très important, qui fait partie de la royauté de Hollywood, qui fait des films de qualité dont plusieurs ont été nommés pour l'Oscar du meilleur film», a confirmé le réalisateur et coscénariste de De père en flic, Émile Gaudreault, à La Presse qui avait eu vent de l'affaire.

Intrigué par le succès de ce film québécois qui logeait, à sa sortie, dans le top 12 du box-office nord-américain, le producteur américain, que Gaudreault ne peut nommer tant que les négociations sont en cours, a communiqué avec la productrice Denise Robert, de Cinémaginaire. Celle-ci lui a envoyé un DVD sous-titré du film. Par la suite, une projection sur grand écran a été organisée à Los Angeles.

«Le producteur a beaucoup aimé le film et nous a demandé notre accord pour aller de l'avant et trouver un studio, un réalisateur et des acteurs américains, raconte Gaudreault. On nous tient au courant, le premier studio pressenti n'a pas encore vu le film. Ça peut aller vite et se régler en une semaine, ou en quatre mois, ou jamais. Le producteur le montre à un premier studio et s'il n'embarque pas, il le montre à un autre. S'il trouve preneur, nous irons à Los Angeles pour négocier la vente. À partir du moment où quelqu'un achète le concept, on y va de bonne foi, un peu comme Dany Boon le fait présentement avec Les Ch'tis

Un autre film québécois, Louis XIX, a déjà été adapté par les Américains. Émile Gaudreault, qui était coscénariste de Louis XIX, a tiré des leçons de cette aventure qu'il qualifie de pénible.

«J'étais certain que le scénario de Louis XIX pouvait être adapté ailleurs, et dans ma grande naïveté, j'ai fait ajouter une clause pour un remake dans mon contrat sans me douter que ce faisant, je cédais mes droits et que le producteur pourrait me donner ce qu'il voulait. Finalement, le producteur (Richard Sadler) a vendu le film 1,1 million US à Universal et (la coscénariste) Sylvie Bouchard et moi avons touché une somme ridicule, 30 000$ chacun. Avec Denise Robert, je ne suis pas inquiet, c'est un des producteurs les plus honnêtes à Montréal.»

Un bonus

Émile Gaudreault se réjouit évidemment du succès spectaculaire De père en flic, qui a amassé plus de 9 millions au box-office en moins de deux mois et qui est le film le plus populaire au Québec en 2009, toutes origines confondues. Qu'un producteur américain s'y intéresse en plus est un bonus, dit-il.

«Un remake, c'est une histoire qui n'a pas été racontée, ce père et ce fils policiers, qui deviennent agents doubles et qui infiltrent un groupe de thérapie père et fils dans la nature, c'est très porteur. Le besoin d'approbation est un thème universel, et notre façon de l'aborder n'a été faite dans aucun pays.»

Un De père en flic américain signifierait certainement plus de moyens pour ce film qui disposait d'un budget de 7 millions. «On a fait des miracles avec cet argent-là, dit Gaudreault. Il y a un peu d'action, mais je peux imaginer, avec des moyens, l'aspect policier, cascades, danger. Je pense que c'est ça aussi qui intéresse les Américains, ça peut être un film qui déménage.»