Le grand documentariste belge Manu Bonmariage s'est penché sur le travail de Franco Dragone, ancien collaborateur du Cirque du Soleil. Il a filmé le metteur en scène pendant une année particulièrement difficile de sa vie.

Looking for Dragone fait partie d'une série de 12 documentaires sur des Belges qui exercent une influence notable dans leur société et dans le monde. Aux yeux du cinéaste Manu Bonmariage, Franco Dragone représentait un «sujet exceptionnel», quelqu'un qui, parti d'un milieu démuni, est arrivé au sommet du showbiz mondial.

«C'est un personnage qui me touche, dit le réalisateur de 68 ans. Il a mené, comme moi, un combat social et politique. C'est quelqu'un de sensible qui possède une riche personnalité.»

En outre, Franco Dragone et Manu Bonmariage se connaissent depuis longtemps et se respectent l'un l'autre. Mais il n'était pas question pour le cinéaste d'encenser son ami qui prend, en fait, des allures de dragon cracheur de feu dans ce documentaire extra lucide.

«Je lui ai dit au départ que je ne faisais pas une hagiographie, mais il ne faut pas croire que ce film lui fait du tort. Ça le rend plus fort», croit M. Bonmariage.

Le cinéaste explique que, contrairement au metteur en scène de plusieurs créations du Cirque du Soleil et du spectacle A New Day de Céline Dion qui cherche à susciter le «rêve», lui travaille avec le réel.

Manu Bonmariage est l'un des pionniers en Belgique du cinéma vérité, ou direct comme on dit au Québec. «Ce qui importe dans le cinéma, c'est le contrepoint», dit-il.

L'essentiel du film se déroule durant la préparation du spectacle Othello, qu'a monté Dragone dans un petit théâtre en Belgique. Cette chronique d'un bide annoncé montre le metteur en scène en train de vociférer constamment contre son entourage et ses acteurs.

Dragone, le metteur en scène-vedette de spectacles à Las Vegas, Macao et Dubaï, c'est donc ça? «Il a cherché à donner un sens à ce spectacle, malgré un budget et un temps réduits, croit Manu Bonmariage. C'est sa vulnérabilité et sa franchise qu'il m'intéressait de montrer.»