Une cinquantaine d'intellectuels et de cinéastes, dont le Britannique Ken Loach, accusent de complicité avec «la machine de propagande israélienne» le Festival international des films de Toronto (TIFF), en raison de la mise à l'honneur de Tel Aviv.

Le TIFF, qui se tient du 10 au 19 septembre, a choisi la capitale économique de l'État hébreu comme première destination de City to City, un nouveau programme présentant chaque année une ville différente, à travers une poignée de films locaux.

Avec un tel choix, le TIFF, festival le plus couru en Amérique du Nord, «est devenu complice de la machine de propagande israélienne (...) spécialement dans le sillage de l'agression brutale de Gaza cette année», estiment les auteurs d'une lettre ouverte diffusée jeudi.

La cinquantaine de signataires comprend la sociologue canadienne Naomi Klein, le réalisateur britannique Ken Loach, l'actrice américaine Jane Fonda ou le réalisateur israélien Udi Aloni.

Ces derniers déplorent notamment qu'aucun des dix films de City to City ne soit l'oeuvre d'un cinéaste palestinien. Ils dénoncent également le fait que ce programme «ignore la souffrance des milliers d'anciens habitants et descendants de la région de Tel Aviv/Jaffa qui vivent actuellement dans des camps de réfugiés», après avoir été chassés de chez eux en 1948.

La polémique a été lancée la semaine dernière par John Greyson, un réalisateur canadien qui avait décidé de déprogrammer son nouveau film Covered en signe de protestation.

Le co-directeur du TIFF, Cameron Bailey, a réagi dans la foulée en soulignant que le festival torontois présentait cette année deux films de réalisateurs palestiniens. D'autre part il expliquait avoir été «attiré» par Tel Aviv car «les films qui y sont faits explorent et critiquent la ville selon beaucoup d'angles différents», a écrit M. Bailey sur le site du Festival. 

Cependant, «nous reconnaissons que choisir Tel Aviv n'a pas été facile et que la ville reste un territoire contesté», a-t-il ajouté.

Le Festival a programmé cette année dans la métropole économique canadienne 335 films provenant de 64 pays, dont 116 premières.