Un coup monté qui tourne mal. Cinq jeunes dames faisant partie d'une sororité universitaire signent un pacte qui s'avérera sanglant. Retour aux sources du film d'horreur où le meurtre se fait en série et en éclats, mais pas sans humour.

«Ces dernières années, les films d'horreur sont devenus très durs, violents et explicites, pas du tout drôles. Ce qui m'a plu dans le scénario de Sorority Row, c'est qu'il est dans la tradition de ces longs métrages où l'on chevauchait la ligne de l'absurdité, où il était amusant d'avoir peur, où il y avait de l'humour», expliquait Stewart Hendler lors de rencontres de presse tenues cette semaine à Los Angeles.

Amateur de Scream plus que de Saw ou de Hostel, le réalisateur signe ici son premier film, un remake de The House on Sorority Row - « qui n'est jamais devenu une icône des années 80, ce qui m'a laissé les coudées franches pour l'adapter», souligne-t-il. Au point où il a demandé à «ses» filles de ne pas regarder l'original, afin de ne pas se sentir liées elles aussi.

Le lien, en fait, elles l'ont créé entre elles lors des deux mois que le tournage a duré et où elles ont toutes vécu dans le même hôtel. Au même étage. «J'espérais créer ainsi l'esprit d'une sororité... tout en étant inquiet de devoir «gérer» ces six filles de 19 à 22 ans. J'imaginais les drames, mais ça a finalement été beaucoup plus facile que je le craignais», assure Stewart Handler pour qui Sorority Row se trouve au croisement de Mean Girls (pour l'humour mordant et les relations entre filles) et de Scream (pour l'horreur).

L'histoire en est classique: la sororité - équivalent d'une fraternité, mais au féminin - de Thêta Pi est celle où se retrouve les filles les plus populaires du campus. Les partys, les vrais, c'est là qu'ils se déroulent. Lors de l'un d'entre eux, six copines décident de jouer un vilain tour au petit ami de l'une d'elles, parce qu'il l'a trompée. Sauf que le coup monté tourne au drame quand la fausse victime devient une vraie morte. Un pacte de silence est conclu. Mais huit mois plus tard, lors de la fête de la collation des grades, les diplômées de Thêta Pi sont traquées par un meurtrier sadique...

Qui sont-elles, ces victimes potentielles ou survivantes? Petits portraits tracés par leurs interprètes et le réalisateur.

Cassidy

«Elle est le compas moral du groupe, c'est une fille qui veut prendre le bonnes décisions. Elle est forte et a confiance en elle - bref, elle est ce que je tente d'être tous les jours», fait Briana Evigan, que l'on a vue dans Step Up 2 où, ajoute Stewart Handler « elle avait un rôle de garçon manqué qui lui allait très bien. Je savais qu'elle n'aurait pas de problèmes pour les scènes physiques. Restait à vérifier si elle pouvait être convaincante en membre d'une confrérie portant robe et talons hauts». Elle pouvait.

Jessica

«Elle est la reine de la ruche, égocentrique au max. Elle est loin de ce que je suis, donc plaisante à jouer. Mais pour persuader la production que je pouvais être crédible en Jessica, j'ai dû passer plusieurs auditions. À la fin, j'ai mis des rallonges à mes cheveux, je me suis maquillé, j'ai chaussé des talons hauts... et j'ai obtenu le rôle», raconte Leah Pipes que l'on a vue dans la série Life is Wild. «L'humour caustique du scénario ressort à travers elle. Elle devient le comic relief de l'histoire», résume Stewart Handler.

Ellie

«J'étais inquiète de plonger dans un autre film qui se passait dans une sororité mais, ici, le ton est très différent de celui de The House Bunny», fait Rumer Willis, qui se fait l'insécure du groupe. Et celle qui crie. «Il y a des filles qui peuvent hurler, d'autres pas. Rumer est de la première catégorie», note Stewart Handler qui reconnaît avoir eu des préjugés envers celle qui fait partie de «la royauté hollywoodienne». Il est revenu sur son opinion: «Les gens verront un jour qu'elle est là pour les bonnes raisons.»

Claire

«Claire est celle qui imite Jessica mais, en cours de route, elle change. Cet arc dramatique m'intéressait», indique Jamie Chung que l'on a vu dans Dragonball et qui est la seule de l'équipe à avoir vraiment fait partie d'une sororité: «Mais mon seul apport au scénario a été de dire «Nous n'applaudissons pas, dans les sororités, nous claquons des doigts»», pouffe cette habituée des cascades - qui s'y adonnera plus encore dans Sucker Punch de Zack Snyder: «C'est Alice in Wonderland qui croise Girls Interrupted et 300.»

Chugs

«Au départ, Chugs devait être costaude, plutôt dégoûtante - le genre de fille qui ne prend pas soin d'elle. Mais j'ai convaincu la production qu'elle pouvait être autre chose, et ça a été un plaisir fou de la jouer. À mon sens, c'est quelqu'un de droit, frondeur... et un peu vulgaire. J'aime bien. Pour lui rendre justice, je lui ai imaginé un passé expliquant pourquoi elle boit, fume et baise comme ça», explique Margo Harshman, que l'on a vu dans la série Even Stevens.

Megan

Star de l'émission de téléréalité The Hills, Audrina Patridge joue ici les étoiles filantes: elle est la victime du coup monté qui tourne mal. Mais elle se souviendra longtemps de ce tournage: «J'arrivais du plateau de Into the Blue 2, à Hawaii, pour me retrouver à Pittsburgh, couchée dans la boue en nuisette par une nuit glaciale. Et je n'avais pas le luxe de trembler: j'étais morte!» rigole celle qui vise maintenant le cinéma: «La téléréalité vous apprend à être vraiment à l'aise devant la caméra», assure-t-elle.

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Sorority Row
(Serment mortel) prend l'affiche le 11 septembre.

Les frais de voyage de ce reportage ont été payés par Les Films Séville