Les zombies envahissent la 66e Mostra de Venise, qui s'achève samedi, avec Survival of the Dead d'un maître du film d'horreur, l'Américain George A. Romero, tandis que l'Italien Michele Placido dévoile Il grande sogno, deux films en lice pour le Lion d'or mercredi.

Après le règne cannibale post-Apocalypse de The Road et l'homme-droïde mis en scène par Tetsuo the Bullet Man, deux films aux accents fantastiques, font place au cinéma d'horreur.

Survival of the Dead qui s'inscrit dans la saga des morts-vivants ou films de zombies, un genre inventé par George A. Romero, met en scène deux clans de «vivants» qui s'affrontent sur une petite île au Nord-Est des États-Unis.

Les O'Flynn veulent éliminer les zombies en leur faisant exploser la tête à coups de fusil (ou mitraillette, grenade, hache, pistolet etc.) tandis que les Muldoons préfèrent les enchaîner jusqu'à ce qu'un «vaccin» soit mis au point.

Comme le scénario, les effets spéciaux du film s'avèrent un peu anémiques, commente le magazine américain Variety.

Michele Placido (Romanzo criminale) a montré Il grande sogno qui évoque la rébellion de la jeunesse italienne en 1968, à travers la romance entre Laura (Jasmine Trinca), bourgeoise révolutionnaire, et Nicola (Riccardo Scamarcio), un policier qui rêve d'être acteur.

Assez convenue, l'intrigue amoureuse ne distrait pas d'une reconstitution historique sommaire, affadie par une musique envahissante.

Dédié «à la mémoire de ceux qui ont perdu la vie en luttant pour la liberté et la démocratie en Iran, de la Révolution constitutionnelle de 1906 au Mouvement Vert de 2009», Femmes sans hommes est aussi entré en compétition.

Adapté d'une nouvelle de Shahrnush Parsipur, le premier film de la vidéaste et photographe iranienne Shirin Neshat relate les troubles politiques de 1953, où fut renversé le gouvernement iranien du nationaliste Mohammed Mossadegh.

Quatre femmes - une prostituée, une militante, une bourgeoise cosmopolite et une jeune fille traditionnelle - luttent pour leur émancipation, et se réfugient dans un verger presque enchanté.

Bien que d'un intérêt inégal, ces quatre destins sont contés dans une belle atmosphère (photographie sépia, paysages oniriques, nimbés de brume...)

Sur le Lido ensoleillé, les festivaliers se faisaient moins nombreux, professionnels et artistes quittant Venise pour le festival concurrent de Toronto (10-19 septembre) au Canada, où leurs films sont aussi présentés.

Venu à Venise avec une divertissante comédie sélectionnée hors compétition, The Man Who Stares at Goats, l'acteur américain George Clooney partait ainsi dévoiler un film très attendu qui pourrait lui valoir un Oscar, selon les rumeurs à Hollywood: Up in the Air de Jason Reitman.

Mais la billetterie de cette édition vénitienne (2-12 septembre) affiche une belle hausse de 25 % par rapport à l'an dernier, a annoncé le président de la Biennale Paolo Baratta - les abonnements chutent, eux, de 12 %.

Critiquée par la presse italienne pour son «absence de glamour» due à une moindre présence de stars sur le tapis rouge et pour une inflation du nombre de films en compétition (25), cette édition 2009 s'approchait de son terme sans que bien des longs métrages en lice pour le Lion d'or aient marqué.

Mis à part l'Américain Michael Moore dont le caustique Capitalism : A Love Story a séduit, et l'Israélien Samuel Maoz - dont le film est également sélectionné à Toronto, New York, Londres et Pusan (Corée) -, les autres cinéastes n'ont pas suscité de véritable coup de coeur.